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LE CHATEAU DE SIONTIIOND EN FOREZ. 341
s
xi siècle, ne pouvaient négliger cette position qui com-
mandait la route la plus suivie de Lyon en Auvergne.
Aussi les trouvons-nous les -premiers en possession de
Montrond. Mais le château qu'ils élevèrent et qui prit
naturellement le nom de sa situation (Mons rotundus),
n'eut point l'importance de celui dont nous voyons les
restes. Ce n'était point là que les comtes faisaient leur
résidence habituelle, et à plusieurs reprises ils se dé-
pouillèrent de ce fief pour le donner en apanage à leurs
fils puînés.
Ainsi fit Guy IV, dans son testament, au moment de
partir pour la croisade avec Thibaud, roi de Navarre.
Dans cet acte de dernière volonté, de l'an 1239, il donne
Montrond, avec Sury-le-Bois, Saint-Héand et Virigaieu
à son second fils Renaud, qu'il destinait à l'état ecclé-
siastique. Renaud était tenu de faire hommage de ces
fiefs à son frère aîné, le comte Guy V ; en même temps,
il lui était interdit de les aliéner, de les engager et d'en
disposer d'une manière quelconque; enfin, ajoutait le
testament du comte, ces fiefs devaient retourner à la
maison de Forez, au décès de Renaud (1).
Tout en assurant une position honorable à ses enfants,
le grand feudataire n'oubliait point ainsi la puissance
de sa maison, et nous verrons de même son fils réserver
le retour de Montrond et des autres fiefs détachés provi-
soirement du comté de Forez.
Quoique destinée l'état ecclésiastique, Renaud se ma-
ria en 1247, avec Isabelle de Beaujeu, veuve de Simon,
seigneur de Semur en Brionnaig, et, dans son contrat de
(1) Mazures de l'Islc-Barbe. I. p.152.