Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LYON.               333

    Eh bien ! dès l'abord, dans un exorde qui ne manque pas
d'un certain à propos, le panégyriste trouve le moyen d'in-
troduire un pur conccUo, en jouant £ur les mots aliénas et
alienet, en opposant religiosa à irreligiosi.
    « Opportet itaque ut alienos potens nobis devotio religiosa
conciliet, quam forte proprios à nobis négligentes irreligiosi
teporis motus alienet. »
    La pensée est bonne en elle-même. Quelques lignes plus
haut, nous l'avons traduite ainsi :
    « S'il est d'une bonne dévotion d'honorer les martyrs
 étrangers, il n'est pas d'une saine piété de laisser en oubli
 les héros chrétiens qui sont l'honneur du pays natal. »
    Mais, faite a litre de simple renseignement, notre inter-
 prétation, assez large du reste, n'avait pas à se préoccuper
 du vêtement quintessencié dont l'auteur habille sa pensée.
 L'affectation pure, pour nous servir de l'expression de
 Molière, en serait rendue moins inexactement par cet essai
 de traduction littéraire : « Or, il est plus utile que les mar-
 tyrs étrangers, par une attention religieuse, se rapprochent
 de nous, que les martyrs de notre propre pays, par une indif-
 férence irréligieuse, s'en éloignent comme étrangers. »
    Nous venons de dire que l'exorde ne manquait pas d'op-
 portunité; nous ajouterons qu'il se recommanderait par une
  certaine élégance, si cet avantage n'était pas amoindri
 par le passage alambiqué que nous venons de faire con-
 naître.
     « En adressant, s'écrie l'orateur, a des martyrs d'une
 région étrangère les hommages qui leur sont dus, nous nous
 proposons d'en obtenir quelque grâce, de même que s'ils
 étaient nôtres. En effet, la foi nous les rend propres, et
 bien qu'ils appartiennent à un pays éloigné, ils ne laissent
  pas que d'accorder à nos prières l'intercession que nous en
  espérons. La protection de ces serviteurs de Dieu dépend de