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  320                       CHRONIQUE LOCALE.

  lit de cette rivière à ce moment à sec. Le pont de la ville d'Anse
  étant trop étroit, et les rues tortueuses où passait alors la grande
  route offrant un obstacle infranchissable pour le colossal transport,
  on avait été obligé de tracer momentanément une nouvelle voie dans
   les prairies. »
      M. Pierre Chavent était parent de cet autre Chavent,' mort il y a
   deux ans, qui fut bienfaiteur de Cerdon, et à qui la reconnaissance
  de ses concitoyens érige un tombeau monumental confié au ciseau du
   sculpteur Roubaud.
      — Le 8 de ce mois, quelques amis, trop peu nombreux, accompa-
   gnaient à sa dernière demeure un de nos littérateurs les plus estimés,
   Si. Anthelme Gunet, officier de l'instruction publique, membre de
   l'Académie de Lyon, chevalier de la légion d'honneur, auteur de
   traductions en vers de nos grands tragiques grecs, et mort dans un
   âge peu avancé après une courte maladie.
       — Les journaux se sont préoccupés ces jours derniers d'un
   compte-rendu qui faisait honneur à M. Viollet-le-Duc des immenses
    reconstructions opéréns à la cathédrale d'Autun, et ils ont reproduit
   avec empressement une protestation de plusieurs de nos artistes qui
   revendiquent le mérite et la gloire de cette magnifique restauration
    en faveur de son véritable auteur, M. Louis Dupasquier, architecte
    lyonnais. Nous nous unissons à cet acte de justice que confirmera la
    postérité, car c'est le nom de M. Dupasquier qui. est inscrit sur la table
    de bronze scellée dans un des voussoirs de la grande nef.
       — Il y avait autrefois à Lyon une église élégante et célèbre, l'église
    des Jacobins. Elle résumait mieux que toute autre l'histoire de la
    cité. Les tombeaux qu'elle contenait, les chapelles des corporations
    qu'elle renfermait en faisaient un monument sacré. On l'a détruite
    pour vendre les matériaux. Nous ne parlerons pas de la préfecture
    qu'on avait édifiée à la place ; nous sommes généreux..
       Voilà que le Salut Public élève maintenant la voix pour demander
    la création d'une paroisse entre Saint-François et Saint-Nizier et la
    construction d'une église aux environs de la place de l'Impératrice.
    Alors, pourquoi a-t-on démoli celle qui se dressait dans toute sa
 . beauté et la majesté de ses souvenirs juste à l'endroit où on
    la voudrait aujourd'hui? Voudrait-on nous ramener au rocher de
    Sysiphe et nous faire reconstruire le lendemain ce qu'on nous a
    fait démolir la veille? On maudit avec raison les barbares qui grat-
    taient les parchemins pour écrire de misérables élucubrations à la
    place des chefs-d'œuvre de l'antiquité. Ferons-nous de même?
     — La Mouche est morte à son troisième numéro. Le Bohême et le
» Mandataire ont paru. A qui le tour ?
     La Vie lyonnaise et le Grognon vont bride abattue à travers nos
  événements littéraires ; rien n'échappe à leurs observations et à leurs
  railleries.
     — Notre prochaine livraison contiendra le compte-rendu d'un
  petit chef-d'Å“uvre, Binettes et Boutades, par J. Petit-Senn, et le com-
  mencement d'un roman lyonnais d'un vif intérêt, intitulé : Le Page
  du baron des Adrets, épisode émouvant de nos terribles guerres de
  religion, dû à la plume de notre collaborateur et ami Antonin Thivel.
  C'est une bonne fortune pour la Revue.                      A. V.
                                 AIMÉ VINGTRINIER, directeur-gérant.