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                AMPERE A BOURG.




   Le Courrier de l'Ain rappelait dernièrement un louchant
épisode de la vie d'Ampère, une de nos gloires lyonnaises.
C'était longtemps avant le règne des chemins de fer ; les
élégants vagons de la Dombes n'avaient pas encore mis
Bourg a une heure de Lyon ; à peine y avait-il même un
chemin entre ces deux villes. On réfléchissait deux fois
avant de s'engager dans cette région d'étangs et de forêts
qui entoure la vieille cité des Villars. En ce temps là Am-
père et Clerc habitaient Bourg.
   Ils étaient tous deux également inconnus, dit le Courrier
de l'Ain, l'un promis à la gloire , l'autre à une carrière
toute d'utilité et d'honneur ; Clerc fut depuis professeur de
mathématiques a Lyon ; bien modestes, bien pauvres, pro-
fesseurs a l'école centrale, faisant de la science ensemble,
faisant aussi ménage commun.
   Ampère étant devenu malade, Clerc lui donna des soins,
naturellement.
   Un samedi soir, Clerc avisa que son ami était dans une
agitation singulière que l'état de son pouls n'expliquait pas.
11 le questionna.
    — C'est demain la fête de ma mère, dit Ampère, j'avais
économisé trois écus qui sont là dans mon tiroir ; j'avais
l'intention de les lui porter demain, et il faut rester au lit.
C'est du malheur !