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                       NÉCnOLOGIE,                    307


                HUMBBRT FERRAND.

   Les journaux ont souvent parlé, ces jours derniers, du
crime de Conzieux, de l'affaire Blanc-Gonnet, de sa vic-
time, Mme Humbert Ferrand, qui, née à Grenoble en 1802,
dit le Dauphinè-Journal, passait pour une femme émi-
nemment instruite, aimable, charmante et faisant le bien
discrètement, notre cher confrère aurait pu ajouter et
femme d'une rare beauté; enfin de M. Humbert Ferrand,
qui, avocat, écrivain brillant, officier de l'ordre des
Saints -Maurice -et- Lazare , membre de l'Académie de
Turin, honoré de l'amitié des deux derniers rois de Sar-
daigne et d'Italie , et de l'intimité de MM. Cibrario,
Menabrea et autres Italiens éminents, malade, appauvri,
découragé, a passé les dix dernières années de sa vie
cloué dans son fauteuil par d'incessantes et cruelles dou-
leurs. Dernier survivant de ce drame, M. Humbert Fer-
rand vient aussi de mourir, moins de sa maladie que des
angoisses et des douleurs qui ont brisé son cœur depuis
la mort de sa malheureuse compagne.
   Ses obsèques se sont faites, samedi 12 septembre, à
Conzieux, dans le silence et la solitude, au moment où il
obtenait d'entrer dans la maison de retraite ouverte, à
Chambéry, par le gouvernement sarde, aux membres
indigents des Saints-Maurice-et-Lazare.
   M. Humbert Ferrand qui avait été, malheureusement,
détourné de sa vocation d'écrivain par les grands travaux
faits par lui en Sardaigne, travaux où il avait perdu sa
fortune et sa santé, a cependant laissé quelques œuvres
littéraires qui conserveront son souvenir. Leur énuméra-
tion prouve la souplesse de son talent, comme l'étendue
de ses connaissances, et fera regretter qu'au lieu de se