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280 L'ORIENT D'IÃUROPE AU FUSAIN. d'archecture ; il avait été entièrement renversé. Il y a peu de temps qu'on l'a rëédifié. Tout autour, une frise gracieuse couronne le temple. La moitié de la frise est en terre cuite ; c'est un cadeau généreux de mes- sieurs les Anglais qui ont pris les marbres pour leur muséum. Dans l'intérieur, on admire plusieurs bas-reliefs repré- sentant des Victoires. Le style,un peu cherché et maniéré, de ces compositions,— qui n'en s'ont pas moins superbes, — indique qu'elles sont postérieures à Périclès. Il est probable qu'elles étaient fixées le long des rampes du grand escalier. Une de ces Victoires attire particulière- ment l'attention â cause de sa beauté; c'est celle qui délie ses sandales ; ses vêtements légers aux plis nom- breux et souples retombent négligemment comme si elle allait s'en débarrasser, et, par un procédé de trompe- l'oeil qui a été fort imité depuis , son corps affaissé ap- paraît dans toute sa pureté à travers les plis qui l'entou- rent. La tête a été brisée. Un jeune midshipman anglais a fait ce coup-là . Le gouvernement grec à jugé à propos de réclamer ; c'a été une grosse affaire : on a entravé le jeune homme dans sa carrière, on a donné des indemnités à la Grèce, etc. Il me semble qu'il est un peu tard pour s'occuper des déprédations anglaises à l'Acropole, et si l'on punit ainsi pour une tête, qu'aurait-on dû faire à lord Elgin qui dépouilla le Parthénon de ses sculptures splendides ? La Victoire sans ailes, au dire des savants, n'était pas autre chose que Minerve elle-même adorée sous sa forme victorieuse, Minerve-Victoire, disaient les Grecs, en ac- colant les deux noms pour donner plus de force. Sous les colonnes des propylées et dans l'intérieur de la Pinacothèque, on a réuni et arrangé en musée la plu-