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                        LA DOMBES.                      261

   Sous le règne d'Henri III, successeur de ce Conrad,
plusieurs petits princes et lieutenants de provinces s'at-
tribuèrent chez nous l'autorité souveraine. C'est ainsi
que la moitié occidentale de notre département tomba
aux mains des sires de Baugé, de Coligny, de Beaujeu,
de Villars, de Châtillon, de Monlluel, de Meximieux et
du Franc-Lyonnais.
    A dater de cette époque, l'histoire et la géographie
de ce îerriioire deviennnent fort difficiles à traiter à
cause des nombreux changements qu'il subit pendant
quatre ou cinq siècles consécutifs. On peul dire qu'il
n'eut jamais de lignes de démarcation distinctes; ses
limites étaient sans cesse en mouvement, tantôt reculées
par un génie audacieux et habile, tantôt resserrées par
un esprit timide et débonnaire. Outre ces causes de
désorganisation, il en existait encore d'autres non moins
actives : telles étaient les divisions de terres nécessitées
par les apanages que les principaux seigneurs donnaient
à leurs enfants ; les dots des filles qui en transportaient
aussi de vastes lambeaux dans des maisons étrangères ;
les fondations d'abbayes, prieurés et monastères, états
particuliers au sein d'autres états, relevant quelquefois
de chefs d'ordre fort éloignés, toujours avides de puis-
sance, jaloux de leur suprématie quand ils en avaient,
peu scrupuleux dans les moyens de s'en créer une au
besoin. Qu'on joigne à cela Ses guerres, les déprédations,
 les transactions bizarres, les fondations pieuses qui se
 multiplièrent surtout à l'époque des Croisades, et l'on
 aura une faible idée du chaos dans lequel était enseveli le
 plateau de l'Ain, chaos dont les fluctuations étaient en-
 core facilitées par le manque absolu de limites naturelles.