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 256                       LYONNOISIANA.

  novembre 1707. Le lendemain, elle fut accoucher la femme
  d'un tisserand du quartier Saint-Georges, nommé Jean Cha-
. lant. Soit qu'elle eût fait périr soit qu'elle eût exposé l'enfant
  de la blanchisseuse, il arriva que voulant toucher une pension
  de 53 livres et ne pouvant le représenter, elle dit qu'elle
  l'avait remis à la femme Chalant. La blanchisseuse le réclama
  en justice avec d'autant plus d'instances que son amant étant
  mort, il lui avait légué une pension alimentaire. Le procès eut
  lieu, l'enfant fut confié aux religieuses ursulines de Saint-
  Just. Pendant le procès, la pauvre mère le fit enlever du
 couvent, ce qui fournit matière à une nouvelle plainte des
 père et mère. Le procureur du roi donna ses conclusions
 pour faire adjuger l'enfant a la Chalant. Mais la poursuite
 contre l'enlèvement n'eut pas de suite, il n'y eut point de
 jugement.


    Jean-Marie Collot-d'Herbois était un comédien de province,
 dont le nom est lié aux plus sanglants souvenirs de la révo-
 lution a Lyon. Quand on lui reprochait sa mission dans
cette ville, il répondit : « Si je n'avais pas adouci les ordres
du Comité de salut public, j'aurais brûlé Lyon, élevé une
colonne au milieu et gravé dessus : « Ci-git Lyon. » En i 795,
il fut déporté à Cayenne, puis exilé de Cayenne ainsi que
Billaud-Varennes, par Jeannet, agent du gouvernement et
neveu de Danton. Il mourut a Cayenne d'une fièvre inflam-
matoire le 7 juin 1796, à 46 ans, désespéré et appelant Dieu
et la sainte Vierge a son secours. Comme on lui reprochait
son athéisme : « Ah ! disait-il, ma bouche en imposait à
mon cœur. Mon Dieu, mon Dieu ! s'écriait-il, puis-je encore
espérer un pardon ! Envoyez-moi un consolateur, envoyez-
moi quelqu'un qui détourne mes yeux du brasier qui me
consume ! »