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                LA GUERRE DES ARCHÉOLOGUES.               203

Lyon-Journal nous lâcha huit jours après la bordée sui-
vante :


    « Vous avez cru devoir répondre à ce que vous appelez :
 « La profanation de notre archéologie locale. » Enlendons-
nous, je vous prie. H y a une archéologie qui vit d'inscrip-
tions , de débris et de pierres ; elle est inutile, et surtout
inoffensive. Nous l'estimons et la respectons bien volontiers.
11 en est une autre, dont le rôle est plus actif, qui s'occupe
de lois, de mœurs, d'institutions, celle-là est plus dange-
reuse. Son admiration du passé va jusqu'à opprimer le pré-
sent et nier l'avenir. Ce qui fui, pour elle est un dogme
dont l'immobilité est le symbole. Cette archéologie, qu'elle
s'appelle Académie ou Sénat, nous la repoussons de toutes
nos forces, nous la combattons de toute notre énergie. Si
son action n'était pas amoindrie par les lois qui régissent
le mouvement dans le monde physique et moral et qui con-
damnent à l'impuissance quiconque s'immobilise, elle serait
redoutable. Par bonheur, le plus souvent, elle n'est que ri-
dicule.
   « Vous ne vous étonnerez pas de me voir élever jusqu'à
une question de principe, cette légère discussion. Il me
semble que vous m'y avez provoqué, en parlant de mes cri-
tiques sur la littérature lyonnaise, pour m'appeler admira-
teur de VOEU crevé. Peste ! la marge n'est pas étroite ce-
pendant entre les deux; toute la littérature française y tient.
Et vous avez bientôt fait de Ta supprimer ainsi d'un trait de
plume. Hors la Bévue du Lyonnais ou ceux qui lui ressem-
blent, il ne saurait y avoir d'autre poésie que celle de VOEU
crevé ; hors la morale de la Revue du Lyonnais, il n'y a que
le turf, le cercle ou les petites dames ; hors son monde, il
n'y a que le demi-monde. C'est de l'absolutisme et du meil-