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               L'ORIENT D'EUROPE AU FUSAIN.            133

                                      Lundi 11 mai.
   A quatre heures du matin nous étions en voiture sur la
route du Pentelique.
   Laissant le Lycabette à gauche et allant parallèlement
au Mont Hymète, nous traversons un pays dont la culture
et l'aspect ne diffèrent en rien de ce qu'on voit en Pro-
vence. Le premier groupe de maisons que l'on rencontre
est l'antique Alopèce, patrie de Socrate et d'Aristide.
   Avant d'arriver à Khalandria, joli village aux frais
ruisseaux, nous dépassons une petite patrouille composée
de quatre hommes et un caporal; ils marchent d'un pas
rapide et nous saluentavec respect, ce qui nous étonne
un peu.
   C'est à Khalandria, autrefois Cholarge, pays de belles
femmes, que naquit Périclès.
   A mesure que nous approchons des premiers contre-
forts du Pentelique, la nature devient plus boisée et plus
agreste. Nous sommes vraiment dans les montagnes et la
route contourne des vallons pittoresques.
   Au bout de deux heures , nous arrivons à un bois
d'énormes oliviers qui précèdent une superbe salle d'om-
brage plantée de peupliers blancs séculaires.
   Les sources jaillissent de toutes parts, tout est vert,
frissonnant, tacheté d'ombre et de lumière. A travers les
arbres on aperçoit les blanches constructions d'un cou-
vent de moines. C'est là que nous devons laisser les che-
vaux et commencer l'ascension à pied.
   Nous entrons dans le monastère. Les moines sont à
l'église et chantent l'office. Devant quelques-uns de jolis
moinillons de quatorze ans récitent à haute voix les ver-
sets chantés. Ce mélange de paroles et de musique est as-
 sez étrange. La chapelle est comme tous les sanctuaires




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