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                       GALLIA AURIFERA.                      35

le fond. On verse les terres aurifères et l'eau sur la grille,
en faisant osciller le berceau ; les boues et les sables s'écou-
lent, et l'or reste sur le fond.
   En Hongrie, les Bohémiens ou ziganes se servent d'une
planche rayée de 24 cannelures transversales. Ils la tiennent
inclinée et placent le sable aurifère sur la première canne-
lure. Ils versent alors de l'eau qui entraîne le sable de
cannelure en cannelure. A la 17e cannelure, l'or est déjà
presque pur.
   Dans le val d'Aoste, lès paysans exploitent les sables
aurifères en plaçant dans le lit des torrents des planches à
rebords qui portent des rainures transversales ; le sable est
entraîné avec les eaux, l'or est arrêté par les rainures. Dans
les lavages du Rhin, les rainures ou rigoles ont deux lignes
de profondeur sur quatre de large. Ailleurs on cloue en tra-
vers des liteaux de 1, 2 ou 3 centimètres de hauteur qui
produisent le même effet.
   L'emploi des peaux d'animaux pour la cueillette de l'or
date de la plus haute antiquité, et les riverains du Gardon
ainsi que les habitants de la Colchide se servaient de peau
de chèvres ou de moutons pour arrêter le métal aurifère ;
de là la fable de la Toison d'Or, c'est-à-dire la conquête par
Jason de fontaines aurifères qu'Aëtos, roi de Colchos, ex-
ploitait au moyen de peaux d'animaux.
   Encore de nos jours, sur les bords de la Cèze et du
Gardon, quelques paysans saisissent le moment où ils s'aper-
çoivent que les eaux sont grosses pour étendre des peaux
de moutons sur les chaussées des moulins. Lorsque les
eaux viennent à déborder, elles y déposent des paillettes
qu'ils en retirent ensuite par le lavage et l'amalgame au
mercure.
   Dans le Brésil, province de Minos Geraes, on profite du
moment des pluies abondantes pour étendre des peaux de