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14 ORIGINES DE LUGDUNUM. vico » résiste aussi à la contagion de l'exemple. Restés libres possesseurs de leur patrimoine, ces nobles gallo-romains lui ont laissé la désignation imposée par l'auteur de leur race, lorsqu'il s'était établi dans la terre conquise. Il est intéressant de noter dans ces légendes un trait de mœurs celtiques, qui en atteste la parfaite sincérité. En désignant à saint Doniitien l'étendue du désert qu'il lui concède, Latinus lui signale une des bornes de cet espace jadis consacré, lan ou magh, et nommé, fait observer le possesseur : Altemia. Par Altemia, il ne faut pas entendre une vraie limite, mais une marque de sépulture établie à une limite, suivant un usage général chez les Celtes, à ce qu'il semble. Ualtemia, « pierre du repos, » con- sistait, ainsi que je viens de l'énoncer, en une pierre fichée ou en un amas de pierres dressé à la place où quelqu'un avait reçu une mort violente. Cette coutume s'est perpétuée jusqu'à nos jours chez les Gaëls d'Ecosse sous les noms de cairn « amas » ou de lamh-leac « de repos-roche », et chez les Corses, sous celui de muio, « amoncellement », terme demeuré au patois forézien comme un dernier souvenir de vieux usages abolis (1). D'autres faits, ceux-là purement philologiques, s'imposent à l'attention dans ces textes respectables, malheureusement alté- rés. Je citerai les deux suivants : L'agiographe de saint Domitien dit, ou son copiste lui fait dire, que ce saint et son compagnon, ayant trouvé dans un dé- sert un assez grand nombre de sources, donnèrent à la prin- cipale le nom de Bebronna, Bebronnoe indidernnt nomen; c'est pour cette raison, ajoute-t-il, que le pays environnant porte Ce monastère, fondation de l'époque burgonde ou franque, n'a pas même laissé de ruines. Aubert prétend qu'il s'élevait dans la paroisse de Peysieu (M. Guigue,Fiefs et paroiss. de Varrond.de Trévoux, p. 8 et 9). La destina- lion du lieu explique en tous cas l'épilhèle de saint ou de divin qu'il reçut durant la période germanique; ce diminutif paraît se retrouver sous la forme Anserna dans une monnaie d'Auxonne {Rcv, numism., 1841, p. 363). (1) Mieu. monceau : « De lous vos mauvais coups, m'est avis qu'on fe- rait un fameux mieu. » D1' F. Noê'las, Leg. et trad. forez., p. 211.