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                 POÉSIE.

Du coffre fort de l'avarice
Elle passe aux mains des brigands,
Le libertin la livre aux vice
Et le pouvoir aux intrigants.

Avec des têtes de despotes
Nos républicains sont payés,
Et des souverains monnayés
Se trouvent inscrits sur nos cotes.

La trace de plus d'un affront
Se lit parfois sur leur figure,
La lime a passé sur leur front,
Elle échancra leur envergure
Et lui fit un échec profond ;
Alors notre vue indignée
Se promène sur de grands rois
Qu'on n'accueille plus sous nos toits,
Et dont la majesté rognée
Par des boutiquiers dédaignée,
A perdu beaucoup de son poids.

Ces grands qu'a renversés la Parque,
Sur le trébuchet sont jugés,
Et comme chez le noir monarque
Plusieurs sont reconnus légers.
Mais grâce à l'or qui les promène,
Tous leurs profils sont bien venus,
Et des libéraux résolus
Sur leurs flancs les portent sans peine ;
Des rois foux, chassés ou vaincus
On connaît encor la puissance
S'ils sont portés sur des écus
Et ceux de l'empereur de France
Nulle part ne sont des intrus.
Dans Genève chacun s'applique