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UN ENFANT DE CHOEUR. 479 généralement. — Dans quatre jours donc, reprenait l'im- présario dont le visage rayonnait de joie ; ô Dio ! Vous êtes la perle des jeunes gens ! musicien rempli d'activité et de génie, votre musique est ravissante, mélodieuse et di- vine. Dans quatre jours nous répétons généralement. — C'est étrange, se dit à lui-même le jeune étudiant en se jetant sur un fauteuil, après s'être délivré de son admi- rateur, c'est bien étrange ! Il semble qu'un génie bienfai- sant se plaise à combler toutes mes espérances ; toutes ex- cepté une seule, hélas ! la plus chère de toutes : il y a dix- huit mois, je pars de Liège après avoir écrit à Naples une lettre a laquelle personne n'a répondu. Un voyage a pied , de Liège à Rome, à travers l'Allemagne, sous la conduite d'un contrebandier, c'était une folie. Eh bien ! non. Tous les obstacles semblent écartés de ma route par une main bien- veillante et protectrice. Ma bourse était mince ; dans cha- que ville je trouve un hôtel où l'on semble attendre.ma ve- nue ; on cherche tous les moyens de me faire accepter une hospitalité gratuite, ou du moins le compte de l'hôtelier est si inférieur aux dépenses, que je ne 'puis m'empêcher de croire un peu qu'il est payé d'avance. A Trêves, un auber- giste dit que je ressemble à son fils, et en vertu de cette ressemblance, prétend me traiter comme si j'étais de la fa- mille; celui-ci assure que mon camarade, le chirurgien, a saigné sa femme et sa fille, et Dieu sait qu'il en était inca- pable! Celui-là affirme qu'il est chargé de régaler, aux frais du monastère voisin, les pèlerins qui vont à Rome ; or , j'apprends que les bons Pères appartiennent à un ordre quê- teur, lequel ne donne jamais rien sous prétexte qu'il reçoit toujours. Enfin, nous arrivons a la frontière. C'est là qu'était le pas difficile ! Notre conducteur pâlissait a la seule pensée de la douane. Jamais douaniers ne furent de si bonne com-