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                 ••   UN ENFANT DE CHOEUR.                  487

     Maintenant même, croyez-vous qu'elle sache ce qu'elle
 a fait?
     — Mais pourquoi frustrer ses héritiers ? reprit obstiné-
 ment Jacques, le domestique, campé sur le seuil.
     — Le neveu du comte était aimé de sa tante.
     — Mais c'est un .vol, répéta le jeune homme. Jeannette,
vous jouissez de biens qui ne vous appartiennent pas !
     — Que voulez-vous dire ? répondit Jeannette, levant pour
la première fois son visage baigné de pleurs sur celui qui
 l'interrogeait !                              v
     — Je vous l'expliquerai, Madame , répondit Capuzzi en
lui prenant la main. 11 faut sortir d'ici ; votre présence y est
mortelle. Souvenez-vous que vous êtes venue pour y voir
un homme que l'on avait dit lâchement assassiné !
     — Adieu, dit Jeannette, suffoquant au milieu des san-
glots !
    — Adieu, Madame, répondit gravement le jeune maestro.
Elle tendait les mains vers lui ; Capuzzi l'entraîna.
    Notre héros fut pendant plusieurs jours en proie aux ac-
cès d'une fièvre brûlante, qui égara môme par moments sa
raison ; longtemps il tenta vainement de revoir sa Jean •
nette "adorée. Mais, au moment où il désespérait de retrou-
ver cette amie de son enfance, il -la rencontra soudain ,
dans une brillante fête donnée par un des principaux sei-
gneurs de Rome, et a laquelle l'auteur des Vendangeuses
avait été invité sur la recommandation de sa protectrice. La,
quelle fut sa joie, — joie, hélas! d'un instant,— de pouvoir
s'entretenir avec elle de leur tendre et sainte amitié du
jeune âge, de lui exprimer toute la reconnaissance de son
cœur pour ses bienfaits incessants, tous ses regrets de ne
pouvoir l'affectionner toujours, et son éternel tourment de
ne plus la revoir peut-être. Enfin, et lorsque d'abondantes
larmes que la marquise Alméri ne put retenir , coulèrent de