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SAINT AVITE. 413 d'ailleurs l'incertitude qui peut régner sur ses véritables aïeux ne saurait rien enlever à la célébrité de son nom, car son mérite et ses œuvres n'en paraîtront que mieux le plus grand et le plus sur de tous ses titres aux yeux de ses con- temporains et de la postérité. Il fut baptisé à Vienne par l'évêque Mamert. Il fréquenta dans sa jeunesse les écoles publiques de cette cité et celles de Lyon, si renommées alors; c'est de ce foyer, en effet, que le soleil des sciences et des lettres sur son déclin répan- dait ses dernières lueurs sur l'univers déjà a moitié plongé dans les ombres de la barbarie. Il eut pour maître le. célèbre rhéteur Sapaudus de Vienne, et Claudien Mamert, le philoso- phe le plus savant et le plus éloquent des Gaules, l'auteur d'un traité De Natura rinimœ, qui présente, au Jugement de M. Guizot, une élévation et une profondeur d'idées, une fi- nesse et une netteté d'aperçus sur la nature propre de l'âme et son unité, dignes de faire honneur aux philosophes de tous les temps. Sénateur romain comme ses pères, ayant en perspective tous les avantages de la fortune et de la naissance, tous les honneurs et toutes les joies que le talent peut légitime- ment ambitionner, il s'arrache au monde, jeune encore, et s'ensevelit dans le monastère de Saint-Pierre de Vienne. La, il trouve pour guide, dans sa nouvelle carrière, Léonien, ce barbare converti au christianisme, originaire des forêts de la Pannonie, emmené captif dans les Gaules, qui, pendant quarante années, reclus dans une étroite cellule, soit à Au- tun, soit à Vienne, étonna le monde par ses incroyables aus- térités, dont le récit se lit encore sur la pierre de son sé- pulcre, conservée dans la cathédrale de Saint-Maurice. Vers 490, Avitus fut arraché à sa retraite, pour rempla- cer, sur le siège épiscopal, saint lsique, son père. Il l'oc- cupa jusqu'à sa mort, arrivée de 518 a 520, et non en 525,