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SAINT AVITE. 423 Les régions de l'Occident ont vu, en effet, dans un roi déjà renommé parmi elles, briller un astre nouveau. Il était juste que son éclat commençât a resplendir le propre jour de la Nativité du Sauveur, et que votre régénération, par l'onde salutaire, eût lieu le jour même où le monde a reçu, pour sa rédemption, le Seigneur du Ciel. Que cette journée, célè- bre par la naissance du Seigneur, le soit donc encore parla vôtre, car vous êtes né au Christ, le jour même où le Christ est né pour le monde ; et, dans ce jour, vous avez consacré • votre âme a Dieu, votre vie à vos contemporains et votre nom à la postérité. « Que dire maintenant de la glorieuse solennité de votre régénération? Si je n'ai point assisté en personne a cette cé- rémonie sacrée, j'y étais présent par le cœur, et associé h la joie de tous. La bonté divine avait permis, en effet, pour que rien ne manquât au bonheur de nos contrées, qu'avant votre baptême, l'envoyé de votre sublime humilité pût parvenir jus- qu'à nous. Ainsi, cette nuit bénie nous a trouvés, après une longue attente, pleinement rassurés sur vous. Nous nous re- présentions en nous-même quel grand spectacle allait être donné au monde, alors que tant de pontifes rassemblés, que tant de mains pieuses empressées aux fonctions du saint ministère, retremperaient votre corps royal dans les ondes vivifiantes du baptême: votre front redouté des nations s'in- clinant devant les serviteurs de Dieu ; cette chevelure, nour- rie sous le casque guerrier, revêtue, par l'onction sainte, du casque du salut: ces membres sans tache, dépouillés pour un instant de leurs pesantes armures, et couverts de la robe de lin dont ils égalent la blancheur. « Daignez le croire, ô le plus illustre des rois, la souplesse de ce vêtement apportera a vos armes une nouvelle force, et autant jusqu'ici vous avez dû â la fortune, autant, et plus encore, vous devrez a votre sainteté.