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 18                   ASSOCIATIONS OUVRIÈRES.

  qu'il ne change pas en un rouage administratif une institu-
  tion qui doit essentiellement conserver son caractère d'ins-
  titution libre.
     On ne peut s'occuper des sociétés de secours mutuels, de
  leurs succès et du grand bien qu'elles ont déjà produit, sans
  éprouver un sentiment de satisfaction, disons mieux, d'or-
 gueil légitime. On nous accuse souvent d'être dans une
 époque de transition, de ne pouvoir plus vivre avec les insti-
 tutions du passé, et de ne pouvoir leur en substituer d'autres.
 Assurément nous avions beaucoup a reconstruire, mais il
 semble que nous ne soyons pas restés trop au-dessous de
 notre tâche. Quant on voit ces sociétés mutuelles, après
 un demi-siècle de tâtonnements, produire les fruits qu'elles
 produisent déjà autour de nous, il y a là de quoi inspirer une
 noble et généreuse confiance dans la vitalité et la vigueur de
 notre société et de notre pays.
     Si nous devions en croire l'auteur du mémoire cou-
ronné, nous aurions ici, a Lyon même, une raison particu-
lière de fierté ; car c'est a Lyon que la puissance de la
mutualité aurait d'abord été comprise, c'est au milieu de
nous que se seraient accomplis les premiers essais heureux
en ce sens, et nous aurions contribué, pour une bonne part,
à donner une impulsion féconde h un système d'associations
dont les bienfaits sont aujourd'hui sentis par la France entière
et même par les pays qui nous entourent (1).
    Le rôle de la mutualité est d'ailleurs plus grand qu'il ne
paraît. Il ne consiste pas seulement à fournir des ressources
pour la maladie ou pour la vieillesse. C'est là son but direct.
Mais indirectement, elle en atteint un autre, plus élevé peut-
être. Elle crée entre les associés une responsabilité mutuelle.
Chacun d'eux contracte envers la société un engagement

  1; La Belgique, par exemple.




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