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112 NOTICE SUR J.-B. DUMAS. salle des portraits de l'Hôtel-de-Ville pour la tenue de ses séances, et par de fréquents recours a son goût ou à ses lu- mières, quand il s'agissait de devises, d'inscriptions, de dé- corations des fêtes publiques et de projets d'intérêt général. L'Académie avait imprimé aux esprits le plus utile mouve- ment par l'organisation de ses concours et le choix de ses sujets de prix. Elle était ainsi parvenuea la date fatale de 1793 où un décret de la Convention, couvrant d'une nuit stupide tant de brillants foyers de la France, avait supprimé toutes les académies comme inutiles. En 1802, elle avait reparu au jour sous le nom d'Athénée; en 1814 enfin, le roi Louis XVIII lui avait conféré le titre d'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Lyon, et s'était inscrit comme protecteur, en tête des quatre catégories d'académiciens titulaires, émérites, associés ou correspon- dants. Tel était, en somme et pris dans une esquisse qui ne négligeait aucun des traits essentiels, le tableau historique de l'institution. Mais, sur cette forme vide et inexpressive, Dumas avait eu à répandre le mouvement et la vie. Il n'a eu garde de mettre à l'écart le chapitre toujours si précieuxdes origines. Il expose que l'Académie, née en 1700, n'est que la tradition reprise d'autres Sociétés ou institutions qui, dans notre pays, firent assurément de Lyon la plus an- cienne métropole du culte commun des lettres. Il remonte par le cercle savant qui se réunissait chez Louise Labé, la Belle Cordière, et par l'Académie Angélique du dix-septième siècle, qui tenait séance a Fourvières , dans la maison du premier président, Nicolas de Lange, il remonte, dis- je, en franchissant, il est vrai, de plein saut, un espace assez considérable, jusqu'au temple d'Auguste, élevé par les soixante nations de la Gaule , près duquel avaient lieu, dans des jeux littéraires, les terribles épreuves qu'at-