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UN ENFANT DE CHOEUR. 477 — Tu sais bien que ma tante m'envoie ramasser sur la route le bois mort, et qu'il faut y aller avant que les autres n'aient tout emporté. — Jeannette, dit la damo, vous n'avez ni père ni mère ? — Non, madame. — Et votre tante est bien dure pour vous. Voulez-vous venir avec moi en Italie ? Vous habiterez une belle cham- bre, bien chauffée, et vous aurez des maîtres qui vous chanteront tout ce que vous voudrez entendre. Je vous donnerai de belles robes, et vous serez traitée comme si vous étiez ma propre fille. La petite fille regarda encore scn compagnon, puis la dame, et sourit en cachant sa tête derrière l'épaule de son protecteur. — Décidez-vous, mon enfant, reprit la dame : Mon mari s'impatiente. Passerons-nous chez Marianne, et la prierons- nous de vous laisser rendre heureuse? Un peu d'argent la décidera, je l'espère. — Pars, Jeannette, c'est un bon ange qui envoie cette dame ; pars sans crainte : J'irai te rejoindre en Italie ! Cependant, le voyageur qui ne comprenait rien h la lon- gueur de ce dialogue, s'avançait pour y prendre part. La dame saisit la main de Jeannette, et l'entraîna dans sa voi- ture. Elle se contenta de dire assez dédaigneusement à son mari : — Nous n'avons point d'enfant, Monsieur, «n voici un que j'adopte. Tenez, mon petit ami, voici d'abord une bourse que vous remettrez en notre nom a Marianne, en attendant. les nouvelles que nous lui ferons parvenir bientôt. — Gia- como, remettez un carnet de notre maison. Les chevaux prirent le trot : mais Giacomo venait d'ex- pliquer au jeune garçon qui l'interrogeait à propos de ce carnet, que sa maîtresse était la comtesse Giuseppina Pe-