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206                 HISTOIRE DU BEAUJOLAIS

la subissait, on la tolérait, on la respectait même ; mais on
ne l'aimait pas.
   La charte de 12G0 représente donc les droits de la bour-
geoisie de Villefranche à la fin du XIIe siècle, pendant tout le
cours du XIIIe et les trente premières années du XIVe.
   Car Isabeau de Beaujeu , femme de Renaud de Forez ,
(1265-1272) confirma les privilèges sans les modifier.
   Il en fut de même de Louis de Beaujeu (1272-1295 ).
De ce dernier, néanmoins, la bourgeoisie devenue exigeante
réclama, outre le serment et l'apposition du sceau seigneu-
rial, la caution du sceau de l'officialilé de Lyon. Louis, fils
cadet d'une famille puissante et voisine, pouvait inspirer quel-
que inquiétude à des bourgeois peu rassurés, méfiants par
position sociale, ombrageux par nécessité.
   Toutefois, celte exigence ne s'étendit pas à son fils
Guichard-le-Grand (1295-1331).
   Ce prince augmenta les franchises de Lent, de Meximieux
(1302) et en accorda à Thoissey (1310), toutes villes situées
en Dumbes.
   Après la mort de Guichard, la seigneurie de Beaujeu échut
à un enfant qui devait être un jour Maréchal de France et
porter glorieusement, dans les armées, la bannière de sa fa-
mille, mais qui n'avait encore que quinze ans lorsqu'il succéda
à son père.
   Cependant, le 12 mars 1331, six mois après l'avènement
du jeune seigneur, confirmation accompagnée de révision du
pacte communal. Pourquoi avoir choisi celte époque de mî-
norilé pour refaire et conclure un acte si important qu'une
charte de privilèges ? Car, celte fois, on ne se borna pas h
une simple confirmation, avec quelques corrections de for-
me, ce qui eût été raisonnable ; mais on modifia sensiblement
nombre d'articles et on en créa vingt-un nouveaux.
   Les bourgeois, en diplomates consommés, auraient-ils eu