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AU XIIe SIÈCLE. 127 intérêt plus qu'ordinaire à intervenir. Les seigneuries de la Bresse et de la Dombes ne relevaient nullement du roi de France. Le suzerain titulaire était l'empereur. Acquérir flef de l'autre côté de la Saône, c'était mettre le pied sur le sol étranger, c'était une conquête; il fallait donc ou que Louis- le-Jeune fût bien borné ou qu'il fût bien surchargé d'em- barras pour ne pas profiter des propositions de Renaud, La Bresse n'est devenue française que sous Henri IV, au com- mencement du dix septième siècle ; il la faisait française au douzième. N'étant pas intervenu ou l'ayant fait d'une manière ineffi- cace, Renaud III fut obligé à composition. Humbert de Beau- jeu eut, pour sa part, les châteaux deThoissey et de Lent, rançon d'Ulrich (1). Ainsi, pour résumer, la maison de Beaujeu possède, de l'autre côté de la Saône, à la fin du douzième.siècle, Riottier, Montmerle, une partie de Châlillon, Saint-Trivier, le Valro- mey, Thoissey et Lent; de toutes ces terres, celle de Riottier seule datait du onzième siècle. La maison de Villars n'eut, à notre connaissance, que peu de relations, dans ce siècle, avec celle de Beaujeu. On cite un seul acte par lequel Etienne de Yillars remet en alleu a Humbert-le-Jeune, sire de Beaujeu, le château de Monteil et le reprit immédiatement en fief (2). Nous avons essayé de résumer succinctement l'histoire du Beaujolais au XIIe siècle. Pour cela nous avons retracé : 1° Le mouvement général qui entraînait dans la féodalité ce qui restait d'alleux ou terres libres, révolution à la fois territoriale et sociale. (1) Cachet, p. 13. — Art de vérifier les dates. (2) Louvet, Hist. Man. 4e partie, chap. VII.