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418 SAINT AVITË. Ses Poésies et ses Epitres sont les seuls ouvrages qui nous restent de lui presque entiers , nous n'avons de ses autres œuvres que des fragments a peine suffisants pour nous faire apprécier l'importance de la perte qui a été faite. Dans ses lettres adressées à tous les plus grands person- nages de son époque, aux papes, aux empereurs d'Orient, aux rois des Francs et des Bourguignons, aux consuls de Rome et de Constantinople, aux patriarches et aux évêques d'Orient, d'Italie et des Gaules, aux préfets et aux vicaires des Gaules, aux rhéteurs de Lyon et de Vienne, saint Avite nous a laissé un miroir fidèle des hommes et des temps. C'est dans ses écrits que les Mabillon , les Fleury, les Dupin, les Tillemout , les Dubos et , de nos -jours , les Guizot, les Thierry, les Petigny, les Savigny, et tant d'autres, ont trouvé la clé de plusieurs de ces problèmes si difficiles sur les ori- gines de notre nation, et la civilisation aux temps mérovin- giens. Ses lettres furent publiées pour la première fois en 1643, à Paris, par le Père Sirmond, avec des notes très-estimées. Cette édition est pour ainsi dire la seule, car elle a été réim- primée, mais non corrigée. Cependant elle offre, dans plu- sieurs passages, un texte incomplet ou altéré, le manuscrit dont s'est servi l'éditeur étant, comme'il le dit lui-même, très- incorrect (tœdium quod in vitiosi codicis emendatione devo- randum fuit). Dans une lettre du 11 mars 1717, adressée au président de Valbonnays, Etienne Baluze se plaint vivement de ce que Sirmond ait laissé ignorer où il avait trouvé le manuscrit des Epitres d'Àvitus. Mais un autre savant jésuite, le P. JeanFer- rand , originaire du Velay, qui a publié a Chalon-sur-Saône, en 1661, quatre nouvelles lettres d'Avitus, a trahi le secret de son confrère. Il nous apprend que Sirmond fit usage d'un Codex conservé alors a la bibliothèque des chartreux de Pa-