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CLAUDE DE SAINT-GEORGES. 379 Le Saint-Sacrement, porté par l'évêque de Synope, entra en Bellecour au son des cloches, des trompettes, des timbales et des tambours. Arrivé à la rue Saint-Dominique, on tira droit à l'autel sur les marches duquel se rangea tout le clergé. Un des missionnaires, le P. de la Ferlé, fit un petit discours ana- logue à la circonstance; prenant ensuite un gros flambeau en forme de torche, il fit à haute voix l'amende honorable au Saint-Sacrement; pnis on entonna le Pange iingua, et, après la bénédiction, on chanta le Te Deum. Il était près de huit heures quand les processions rentrèrent dans les églises d'où elles étaient parties. Ainsi se termina sans aucun accident une cérémonie dont les Lyonnais conservèrent longtemps le sou- venir. Le maréchal de Villeroy, qui était alors gouverneur de Lyon, se trouvait à la cour, et le commandement de la ville était enlreies mains du prévôt des marchands. Aucun autre événement digne de remarque n'arriva pen- dant les dernières années de la vie du pieux Prélat jusqu'au 4 juin 1714. Ce jour là , éclata une émotion populaire excitée par les bouchers, à l'occasion d'un impôt mis sur les bestiaux destinés à la consommation de la ville. Mais, le 6, grâce à la fermeté du Consulat puissamment secondé par la milice bour- geoise, tout était rentré dans l'ordre, et, quand le maréchal arriva, il n'y avait plus rien à faire. Camille de Neufville était mort à la suite d'une émeute; il en fut de même de M. de Saint-Georges; alité depuis plusieurs semaines, le vénérable pasleur fut enlevé à l'amour de son troupeau, le 8 du môme mois(l), dans la 84e année de son âge (2). « Le lendemain, il fut exposé dans une des salles de son palais, sur un lit d'hon. (1) Die nona, suivant son épilaphe qui a été reproduite, tom. 2, pag. 200 du livre qui a pour litre Lyon ancien et moderne. (2) On lit au bas de son portrait gravé par Desrochers, et placé en tête