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SOCIÉTÉ LITTÉRAIRE DE LYON. 308 Pidiôme provençal a un cachet étrange, une couleur locale quelquefois impossible à reproduire, et souvent une énergie réaliste capable de désespérer la patience et l'habileté d'un traducteur ; malgré les beautés incon- testables de son poème, M. Mistral n'a pas toujours échappé à ces exigences. La Société littéraire a pu constater que dans sa ver- sion élégante et facile , M. Rambaud avait su heureuse- ment se soustraire au même danger. Le même auteur a mis sous vos yeux l'imitation poé- tique d'une'ballade allemande intitulée : la Tour des Rats. La donnée de cette pièce est étrange. L'avarice de Hatto, cet archevêque de Mayence, qui demeure insensible au milieu de ses trésors, en face de son peuple décimé par la famine, est un sombre et désolant tableau. Le talent du traducteur pouvait seul obtenir grâce pour ce fantas- tique récit. L'esprit processif et rusé des Dauphinois a inspiré à M. Guyet un conte pl^in d'esprit et de malice : le Procès du Père Benoît. La verve de notre confrère n'est jamais en défaut, et je doute fort que le père Benoît, malgré sa finesse, fut capable de lui jouer le même-tour qu'à l'avocat Lucas. Enfin, Messieurs, je ne peux oublier les tributs pleins d'actualité et de grâce qui ont ajouté l'arôme littéraire aux parfums gastronomiques de notre banquet annuel ; deux épigrammes de M. Paul Saint-Olive, l'une sur l'adoption du nombre -48 pour le personnel de notre Société, l'autre sur le titre peu flatteur de ganache, dont quelques fantaisistes de notre époque semblent menacer Juvénal, les couplets de M. Delorme sur certaines excen- »