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288                INCURSIONS DES ROUTIERS.

 Badefol qui traita avec le Chapitre de Saint-Jean de Lyon,
 pour la reddition d'Anse qui était un fief du Chapitre, eut
connaissance du projet que le roi de France avait d'entamer
des négociations avec toutes les compagnies qui infestaient le
royaume, si toutefois ce projet de négociations était déjà
conçu au mois de juillet 1365, car on voit par une bulle du
pape Urbain V, que celles entamées entre le Chapitre de
Saint-Jean, et Seguin de Badefol, pour la reddition d'Anse,
avaient dû commencer au plus tard au mois de juillet de cette
année.Quant aux négociations entamées par Du Guesciin avec
les compagnies,au nom du roi de France,on voit parles piè-
ces justificatives de la chronique du trouvère Cuvelier, publiée
par M. Charrière, que ce fut seulement le 22 août 1365 que
Du Guesciin promit d'engager les compagnies à le suivre en
Espagne. D'après une note de M. Charrière, ce ne fut que vers
la fin de septembre que Du Guesciin fit une convention avec
les compagnies. Dans le cas où Seguin de Badefol aurait eu con-
naissance de l'intention du roi, de traiter avec les compagnies,
ce qui paraît assez douteux, la détermination par laquelle il
s'engageait à rendre les places et forts que ses Routiers te-
naient dans notre province, et à sortir du royaume aurait été
due surtout au désir ou à la nécessité de suivre les autres com-
pagnies en Espagne où Du Guesciin devait les conduire.
   D'après Froissart, ce fut bien la défaite de Rambaud qui
obligea Seguin de Badefol et ses Routiers à évacuer notre
province ; voici ce que dit Froissart à ce sujet :
   « Par celle prise de Louis Rambaul rendirent ceux qui
étoient en Brioude la ville au sénéchal d'Auvergne car puis-
qu'ils avoient perdu leur capitaine et toute la fleur de leurs
gens, il n'y avoit point de tenue. Aussi firent ceux d'Eause
(d'Anse) et autres forts qui se lenoient en Vellay et en Forez
de leur partie, et furent tous lies (joyeux) ceux qui enclos
quand on les laissa partir sauves leurs vies. Lors Louis Ram-