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                       INCURSIONS DES RO0TIKRS.                     287

 son escorte en criant: «Férirà ces compagnons (1). »La plus
 grande partie des Routiers fut tuée sur place ; les autres fu-
 rent pris ainsi que Rambaud leur chef (2) ; on s'empara sur
eux d'une somme de trois mille francs provenant des con-
 tributions que Rambaud avait levées sur les habitants des
campagnes, dans sa tournée de Brioude à Anse.
    Limousin, pour compléter sa vengeance, s'approcha de
Rambaud et le plaisanta sur sa défaite.
    « Il lui dit par rampône (raillerie) : Louis, Louis, ci fauldra
compagnie ; souvienne vous du blâme et de la vergogne
(honte) que vous me fîtes recevoir à Brioude pour votre amie;
Je ne cuidasse pas (3) que pour une femme, si j'avois ma
grâce à li (à elle) et elle à moi, que vous me fissiez recevoir
ce que je reçus. Si la cause pareille fut advenue à moi, je ne
m'en fusse ja courroucé, car deux compagnons d'armes tels
que nous étions lors se pouvoienl bien au besoin passer d'une
femme. »
    « De celte parole commencèrent les seigneurs à rire ;
maisLoys Rambaud n'en avoil talent (volonté) (i). »
    Rambaud fut retenu quelque temps à Annonay, puis de
là conduit à Villeneuve, près d'Avignon, où il eut la tête
tranchée.
    Quant à Limousin, il se tourna Français comme on disait
alors, c'est-à-dire qu'il se mit au service du roi de France.
    La défaite de Louis Rambaud, la défection de Limousin,
et la reddition de Brioude qui en fut la conséquence, contri-
buèrent peut-être, comme nous l'avons dit, à délivrer notre
province des compagnies de Routiers qui ('évacuèrent au
mois d'août 1365. Cependant, il est possible que Seguin de

  (1)   Froissart.
  (2)   Au mois de mai 1365, d'après la Chronique de Montpellier.
  (3)   Je n'aurais pas c m .
  (4)   Froissart.