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278 INCURSIONS DES ROUTIERS. Frpissart tenait une partie de ces détails d'un capitaine de Routiers qui avait combattu à la bataille de Brignais, et qui se faisait appeler le Bascol de Mauléon, nom de guerre qui in- diquait qu'il était du pays basque et de la ville de Mauléon, ou peut-être le mot bascot a été mis pour bascon, qui, dans le langage du quatorzième siècle, signifiait bâtard comme les mots bourg, bourc. Froissarl le rencontra à Orthez, dans l'hôtel où il logeait. « Il faisoit mener sommiers autant comme un grand baron, dit Froissarl, et étoit servi lui et ses gens en vaisselle d'argent. »• Nous extrairons du récit de ce capitaine de Routiers,ce qui concerne plus particulièrement notre province : « Quand la paix fut faite (1) entre les deux rois, il convint toutes maniè- res de gens d'armes et de compagnies, parmi le traité de la paix, vider et laisser les forteresses et les chastels que ils te- noienl. Adonc s'accueillirent toutes manières de povres com- pagnons qui avoient pris les armes et se remirent ensemble ; et eurent plusieurs capitaines conseil entre eux , quelle part ils se trairoient, et dirent ainsi.que si les rois avoient fait paix ensemble, si les convenoit-il vivre (2). Si s'en vinrent en Bourgogne; et là avoit capitaine de toutes nations, Anglais, Gascons,Espagnols,Navarrois, Allemands, Escots (Écossais) et gens de tous pays assemblés ; et je y étois pour un capitaine (3) et nous nous trouvâmes en Bourgongne et dessus la rivière de Loire, plus de douze mille que uns, que autres, et VOHS dis que là en celle assemblée avoit bien trois ou quatre mille de droites gens d'armes, aussi apperts et aussi subtils de guerre comme nuls gens pourroienl être pour aviser une bataille et prendre à son avantage, pour écheler et assaillir villes et (1) La paix de Bretigny. (2) Eux, les Routiers devaient trouver à vivre. (3) J'étais un des capitaines.