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 266                  • INCURSIONS DES ROUTIERS.

glelerre qui obéissoienl et qui rendoienl ou faisoient rendre
par leurs compagnons les dits forls qu'ils tenoient, et si en
avoit aussi de tels qui ne vouloient obéir el disoient qu'ils fai-
soient la guerre en l'ombre et nom du roi de Navarre (1), el
encore y en avoit assez d'élranges nations, Allemands, Bra-
bançons, Flamands, Hainuyers, Gascons, Bretons, mauvais
François qui éloient apovris par les guerres, si se vouloient
recouvrer à guerroyer le dit royaume de France : de quo;
telles gens persévérèrent en leur mauveslé et firent depuis
moult de maux au dit royaume contre tous ceux qui grever
les vouloient. Et quand les capitaines des dits forts éloient
partis courtoisement et avoient rendu ce qu'ils tenoient et ils
se Irouvoient sur les champs, ils donnoienl à leurs gens congé.
Ceux qui avoient appris à piller et qui bien savoient que le
retour en leur pays neleurétoit pas bien profitable, ou espoir
(peut-être) n'y osoient-ils retourner pour les vilains faits
dont ils éloient accusés, se recueilloient ensemble et faisoient
nouveaux capitaines ».
  « Si se recueillirent premièrement en Champagne et en
Bourgogne (2) et tirent là grandes routes (troupes) et com-

   (1) C'est-à-dire que les Routiers prétendaient se servir du nom du roi
de Navarre pour continuer la guerre, puisque celui-ci était alors en paix
avec le roi de France. Cependant comme cette réconciliation du roi de
Navarre et du roi Jean, ne s'effectua que le 24 octobre 1360, par l'entremise
du roi d'Angleterre , les Routiers n'en étaient peut-être pas encore
informés.
    (2) Froissart ne pouvait pas indiquer tous les mouvements des Routiers
qui se rendirent successivement en Bourgogne pour dévaster cette province
jusqu'à l'époque de la' bataille de Briguais. Je dois, à l'obligeance de
M. Garnier , conservateur des archives de la Côte-d'Or , quelques extraits
des comptes de Dimanche Vitel, qu'il a bien voulu m'envoyer sur ma de-
mande. Dimanche Vitcl était receveur général du duché de Bourgogne. On
lit dans le compte qui commence à la Toussaint (1360) et finit à la Toussaint
1361: que le mardi, 13 juillet (1361), le gouverneur du duché envoyait un