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OBSÈQUES DU DOCTEUR ROUG1ER. 253
bien sans ambitionner la fortune ni chercher la renommée.
Mais la renommée vint le chercher, non pas cet éclat fié-
vreux qui apparaît comme un météore et disparaît comme
une fumée, mais cette sereine el durable lumière qui s'en-
tretient par le travail, se propage par le talent et rayonne
chaque jour davantage sans vaciller jamais.
Toutes les distinctions de sa noble profession lui sont ve-
nues tour à tour ; nul n'en sollicita moins, nul n'a cumulé
sur sa tête en plus grand nombre tous les généreux patri-
cïats de la science et de la charité; partout où se faisait sentir
le besoin d'une direction ferme et conciliante, la confiance
publique faisait appel a son zèle , et partout où il y avait du
bien à faire, cet appel était certain d'être entendu.
Nommé médecin de THôtel-Dieu a la suite d'un brillant
concours, il a laissé à ses élèves un enseignement sûr, à ses
successeurs des traditions précieuses.
Président de la commission permanente de vaccination
gratuite et du comité médical du dispensaire, il a veillé à la
préservation de l'enfance et au soulagement de tous les âges.
Président de l'association bienfaisante des médecins du
Rhône, qui honore à la fois la médecine et la cité, il repré-
sentait mieux que personne le caractère de cette noble ins-
titution dotée par un de nos médecins célèbres, qui offre le
pain fraternel à la détresse imméritée, sans blesser jamais la
dignité de la science.
Appelé a la présidence du conseil de salubrité, il avait
compris toute l'itnportance d'une mission qui peut opérer le
bien sur de si larges bases ; il savait que si les secours de
la médecine peuvent guérir les individus, la bonne hygiène
des cités sauve des populations. Les tendances de l'époque-
favorisaient ses efforts. Par son zèle, par ses conseils, quel-
quefois par ses avertissements, il a mérité de prendre sa
part dans cette vaste régénération d'eau, d'air et de lumière,