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                        NÉCROLOGIE.



                           LotlIS-AlJGIISTE ROEGIER.

    Avant que la Revue ne consacre une notice biographique à l'illustre
 médecin que la ville de Lyon vient de perdre, qu'il nous soit permis
 d'exprimer en quelques mots nos regrets.
    Louis-Auguste Rougier, chevalier de la Légion-d'Honncur, président de
l'Association des médecins du Rhône, ancien président de la Société impé-
riale de médecine, et de l'Académie impériale des Sciences, Belles-Lettres
 et Arls de Lyon, né dans notre ville à l'époque désastreuse de 1793, avait
apporté en naissant quelque chose de cette énergie vaillante qui distingua
la génération témoin du siège Son caractère droit et loyal ne sut jamais ce
que pouvait être une transaction ou une faiblesse. Sa mâle figure reflétait
l'intégrité de son âme. Sa haute taille plus penchée par la pensée que par
 l'âge, son regard plein d'éclat, sa parole vive et nerveuse, son geste prompt,
sa volonté active, son savoir vaste et lucide, son jugement pratique,
attiraient, soumettaient les hommes et faisaient comprendre qu il fût si
volontiers désigné comme président de toutes les Sociétés savantes, de
toutes les réunions au milieu desquelles il se trouvait. Sa nombreuse
clientelle, le soin qu'il apportait à remplir les charges que lui imposait
sa bienfaisance, ne l'empêchaient pas de trouver quelques instants pour
étudier et cultiver les lettres. Ses Eloges, ses Rapports étaient remarques,
et son dernier ouvrage sur l'Hygiène de Lyon rappellera ce que fut sa
conscience au travail et son zèle pour la prospérité de la cité.
    Décédé le 4 mars, après une douloureuse maladie dont la tendresse de
sa famille a su adoucir l'àpreté, le docteur Rougier a été accompagné à sa
dernière demeure par l'élite de notre population, et comme dernier
hommage les docteurs Polton, Dime,Gubian,Bonnet ont fait entendre sur sa
tombe leur voix aimée et sympathique à côté des grands accents de l'orateur
qui a le privilège parmi nous d'écrire ses paroles pour l'histoire.


                             CLAUDE MARGERAND.

   Si la médecine est en deuil, le barreau vient aussi de perdre un de ses
plus dignes représentants. M. Claude Margcrand, avocat inscrit depuis 1822,
trois fois bâtonnier de l'ordre, chevalier de la Légion-d'Honneur, est
décédé le 11 mars, après quatre jours de maladie, à l'âge de 64 ans.
   Nommé magistrat sous la Restauration, il refusa le serment au change-
ment de règne et reprit noblement la robe d'avocat.
   M. Margerand était membre du Conseil général de l'Ain, maire de la
commune de Jassans et président» du Dépôt de Mendicité du département
du Rhône.
   M. Magneval, doyen du Conseil de Discipline de l'ordre des avocats,
 dans un discours prononcé d'une voix émue, a rappelé le beau talent et
l'honorabilité de caractère de celui qui laisse un si grand vide dans notre
barreau.
                                                            A. V.