Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                    EXPOSITION DES AMIS DES ARTS.                       237
   Nous avons le bonheur de pouvoir signaler cette année quelques beaux
portraits dans des manières très-différentes, ce qui prouve une fois de plus
ce que nous avons dit plus haut de la multiplicité des aspects par lesquels
la nature UNE pourtant, se révèle aux différents tempéraments de ses con-
templateurs.
   157. Portrait par M. Court. Excellent morceau d'une facture simple,
exempte de procédés ; d'une coloration puissante , d'un modelé parfaite-
ment soutenu. Le caractère de l'exécution naïve et sincère de celte figuré
rejaillit sur la figure elle-même en bonhomie et en vérité. Par des recher-
ches plus combinées, M. Ricard est arrivé aussi à une rare expression de la
lumière ; la couleur de son porlrait (597) est Irès-riche et très-énergique,
surtout dans la partie éclairée et, particulièrement dans le front, d'une so-
lidité et d'un modelé admirables.
   Un nouveau venu dans le genre qui nous occupe, un jeune homme,
M. Soumy, s'est placé du premier coup au rang des meilleurs. Ses deux
beaux portraits sont des Å“uvres pleines de distinction et de finesse.
M. Soumy se plaît dans le clair-obscur des demi-teintes transparentes où
les grandes valeurs de ton conservent leur ampleur dans leur localité res-
pective. Mais dans ces conditions, quelle délicatesse onctueuse de modelé il
a fallu à l'artiste pour conserver, pour faire tourner dans l'ensemble tous
les plans, tous les méplats de ses délicieuses figures (671, 672.).
   Le n° 671 est surtout, à noire avis, d'une tenue magistrale ; cette tête
rêveuse, cette robe noire, ces blancs étouffés avec art, ces mains d'une
carnation discrètement nacrée, d'un dessin large et élégant, constituent
un ensemble plein de grâce, d'harmonie et de sentiment.
   Dans un ordre tout différent de mérite, M. de Gronckel nous offre aussi
un portrait fort remarquable (304). Quel éclat dans la lumière qui frappe
cette jeune tête, quelle vie dans ces deux yeux noirs, quelle suavité dans
la transparence de ces ombres limpides, quels rapports justement expri-
més dans les tons divers de ces cheveux blonds, de cette joue palpi-
tante, de cette collerette blanche et de ce vêtement noir !
   Nous devons encore des éloges à M. Bellet-du-Poizat pour la crâne allure
et le bel aspect de son portrait d'homme, n° 49 ; à M. Chaîne pour le
modelé doux et serré d'une figure de jeune homme, n° 121.
   MM. Borel (76), Scohy (645, 646) ont également droit à une apprécia-
tion sympathique ; leur peinture est large, solide et sincère. N'oublions pas
le nom de Mlle Élise Koch ; ses portraits, n o s 382, 383, 384, révèlent des
qualités réelles et sérieuses ; les mains du n° 384 sont particulièrement
 charmantes.