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238 EXPOSITION DES AMIS DES ARTS. Nous citerons, parmi les peintres de genre qui occupent une place bril- lante dans notre exposition, M. Hillemacher (337), les Présents de noce. Facture prodigieusement habile, composition bien ordonnée, sans en- combrement et sans vides; couleur solide, éclatante et vraie, dessin cons ciencieux et serré. M. Fichel (232), Chanteurs ambulants dans un cabaret. Exécution très-serrée, expressions finement saisies, poses naturelles et variées, caractères différents de physionomie et de type parfaitement rendus. M. Hippolyte Bellangé (41, 42). Peinture facile et spirituelle, experte de longue date en tout ce qui tient à la vie militaire ; de l'intimité du bivouac et de la tente aux drames tumultueux des batailles. Citons encore au premier rang une composition très-originale et fort plaisante de M. Glaize (291) : Le dîner du gouverneur Sancho-Pança, où le peintre austère du Pilori se montre de joyeuse humeur ; dans ce tableau bouffe, l'on retrouve un dessin de maître et une remarquable simplicité de moyens, apanage de la grande peinture. Mentionnons encore le joli et chatoyant tableau de M. Schlesinger (643), Jeune fille jouant avec des chiens ; La peinture mâle, rustique et un peu sauvage de M. Millet (502), Une Paysanne donnant la provende aux poules ; Les scènes intimes de M. Jundt (374, 375, 376, 377), d'une couleur sincère, d'un caractère vrai, d'un dessin naïf, d'une facture serrée. Nommons aussi MM. Gustave Morin, Lenepveu, Landelle, Guérard." Arrêtons-nous un instant devant les intérieurs de M. Bail '30, 3 1 , 32, 33, 34) pour y constater les rapides progrès de ce jeune peintre, amou- reux du vrai, et déjà remarquable par sa vigueur d'effet, sa puissance de couleur, sa science de l'harmonie. La marine et le paysage nous offrent des noms aimés et quelques talents nouveaux. Citons au premier rang M. Ziem (724), Vue de Constantinople. Féerie étincelante ! Quelles transparences profondes dans l'azur de ces eaux, quels rayonnements d'un soleil blanc sur les silhouettes étranges de ce lointain, quelle brosse magistrale, libre et coquette tout à la fois, quelle exécution dans ce ciel, dans ces ondes toutes diaprées de reflets irisés, dans ces barques Converties en écrins de pierres précieuses par l'éclat de ces mille costumes aux couleurs orientales baignées de rayons embrasés ! M. Appian, lui aussi a une palette prestigieuse ; sa riche couleur a le secret des vigoureuses oppositions ; elle aborde franchement la verdure,