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218           LETTRE AU DIRECTEUR DE LA REVUE.

d'une lettre adressée par le cardinal, le 8 janvier 1810, à
M, Courbon, grand-vicaire du diocèse de Lyon, lettre que je
crois inédite :
    « 11 a été décidé, par l'assemblée des évêques convoqués
a Paris, que le mariage de l'Empereur et de Joséphine serait
déclaré nul, par sentence des officialités de Paris, et en der-
nier ressort jugé par l'offlcialité primatiale de Lyon. On a
déjà instruit ce procès par devant l'officialité diocésaine, elle
prononcera aujourd'hui. L'affaire est évidente par le défaut
de consentement de l'Empereur, lors de la bénédiction nup-
tiale qui fut donnée la veille avant le sacre, pour prévenir en
ce moment-la les réclamations de l'Impératrice ; j'en fus le
ministre, on m'en imposa, mais quelque temps après, l'Em-
pereur me déclara ses dispositions, ainsi qu'à d'autres
témoins, en me disant : que le jour où il fondait un empire,
il ne pouvait pas renoncer a avoir des enfants ; d'ailleurs les
événements précédents prouvent jusqu'à l'évidence qu'il n'a
fait alors qu'un acte simulé et pblitique. Bans la semaine,
l'appel sera porté a l'officialité métropolitaine et le jugement
rendu sur le champ. Toutes les pièces seront expédiées a
Lyon pour la confirmation de ce jugement. Ainsi, toute affaire
cessante, occupez-vous de ce grand objet et répondez-moi
par l'estafette. »
   M. l'abbé Mayet fut chargé d'instruire la cause et de trans-
mettre la décision a Paris ; il ne divulgua jamais la teneur
de la sentence. Ce fait m'a été affirmé par le respectable
M. Terret, lequel avait beaucoup vu et beaucoup appris pen-
dant sa longue carrière.
   Sous la Restauration, une difficulté s'étant élevée entre
l'archevêque de Paris, Mgr de Quélen et M. Frayssinous, mi-
nistre de l'instruction publique, au sujet de l'Université, la
cour de Rome envoya la connaissance de cette affaire a l'ar-
chevêché de Lyon , confirmant ainsi sa juridiction prima-