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                        AU XIIe SIÈCLE.                     199

 taient plongées dans le servage, vis-à-vis de l'ouvrier des
 campagnes et du paysan taillable et corvéable sans merci ni
 miséricorde. Si le bourgeois regarde au-dessus de lui, du côté
du seigneur, les chartes sont des garanties, des protections,
des franchises ; s'il regarde au-dessous de lui dans les pro-
fondeurs populaires, les chartes sont des privilèges. Que ce
mot ne nous offense donc plus ; nos pères eux-mêmes le répé-
 taient avec orgueil. Les privilèges des bourgeois ont été l'é-
chelle par laquelle ont monté successivement les classes in-
férieures de la société.
    Quelles que fussent leurs imperfections, leurs lacunes, leur
insuffisance, ces chartes méritaient la place d'honneur dans
une histoire locale. Les faire connaître, les expliquer, les
développer, les commenter aurait dû tenter en première ligne
l'ardeur des érudils. Ne sont-elles pas, comme importance
historique, au-dessus de tous les autres documents? Généa-
logies seigneuriales, dénombrement de fiefs, guerres privées,
fondations pieuses, transactions civiles, ne dominent-elles
pas tout ce bagage ordinaire de toute la hauteur de l'intérêt
général ?
    Ces raisons ont été peu comprises jusque ici.
    Je ne sache pas que Guillaume Paradin ait nulle part fait
mention des chartes du Beaujolais.
    Son frère Claude [alliances généalogiques p. 1022)
dit : Humbert, quatrième de ce nom, seigneur de Beaujeu,
« fils de Vicard, fit commencer à ceindre et fermer de mu-
« railles la ville de Villefranche, en Beaujolois, et l'enrichit
« grandement, pour les gtandes franchises, libertés et pri-
« viléges qu'il luy donna » Et plus loin ( p. 1024 ) à pro-
pos de Guichard, fils d'Humbert : « confirma aussi et auy-
« menta les privilèges de ladite ville de Villefranche et con-
« tinua la closlure el structure d'icelle. » Et voilà tout.
   SEVERT ( Jrchiepiscopi lugdunenses p. 281 ) est encore