Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
192                  AUTEL D'AUGUSTE A LYON.

dérivé d'athénée est impossible (1). Nous pouvons plutôt
croire que le nom ÃÃAthanacum provient de celui d'un
personnage qui aura eu, sur ce point, une habitation somp-
tueuse et considérable a laquelle auraient appartenu les ma-
gnifiques et nombreuses mosaïques qu'on y a découvertes.
    La célèbre lettre des chrétiens qui nous a été si utile
pour constater l'erreur de Grégoire de Tours , ou peut-être
l'altération de son texte, peut encore nous servir à relever
une autre erreur dans laquelle sont tombés les historiens et
les archéologues. C'est que les martyrs de Lyon n'ont point
souffert a l'autel d'Auguste ni pendant les fêtes augustales.
    On a jusqu'ici confondu les grandes assemblées reli-
gieuses et politiques, tenues à Lyon au mois d'août, avec
celles qui, n'ayant pour but que des affaires commerciales,
avaient lieu trois mois plus tôt.
   Ecoutons encore le récit de saint Irénée :
    Ineunte igitur solemni apud nos mercatu, quimaxima ho-
minum frequenlia celebratur ulpole ex omnibus populis ac
provinciis eo conveniente virorum multitudine; praeses bea-
tissimos martyres ad tribunal adduci jussit.
    C'est donc le jour où s'ouvrit, à Lugdunum, ce grand
marché qui attirait un si grand concours de toutes les
nations, que les martyrs furent amenés devant le tribuna!.
Plus loin, la même lettre nous dit que Blandine périt après
tous les autres et le dernier jour des spectacles. Posl hos
omnes, ullimo tandem spectaculorum die Blandina rursus
Mata est cum Pontico adolescente, etc. Or, l'Église célèbre la
fête de saint Pothin, de sainte Blandine et enfin des quarante-
huit martyrs de cette époque, le 2 juin, c'est-à-dire le jour
où tout fut consommé.

   (1) Cette reflexion judicieuse nous a été fournie par un savant , dont
le nom serait une autorité s'il nous permettait de le citer ici.