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AUTEL D'AUGCSTK A LYOIV. 103 La même lettre nous dit aussi, que plusieurs chrétiens s'étant déclarés citoyens romains, le gouvernement en avail écrit à l'Empereur, qui ordonna de mettre k mort ceux qui n'abjureraient pas, On comprend qu'il a dû s'écouler un temps assez long avant que la demande du gouvernement fût parvenue à Rome, et la réponse de l'Empereur arrivée à Lyon. Les supplices étant terminés au 2 juin, le premier interroga- toire des chrétiens avait eu lieu sans doute au commence- ment de mai qui serait alors l'époque de l'ouverture du grand marché de Lugdunum. D'ailleurs les fêtes augustales du mois d'août avaient un caractère religieux et politique (1) , il) Les assemblées générales des trois provinces des Gaules, tenues à Lugdunum au mois d'août pendant toute la période gallo-romaine, sont regardées avec raison comme les événements les plus importants dont fas- sent mention nos monuments épigraphiques. Dans la première, qui eut lieu l'an de Rome 741, les députes gaulois décrétèrent la consécration d'un autel dédié à Auguste, en reconnaissance des bienfaits dont il avait comblé la ville de Lugdunum, en la déclarant métropole des Gaules. 11 fui décidé que pour conserver à cet hommage tout son caractère de spontanéité, cet autel serait élevé au confluent des deux rivières, sur un terrain gaulois et indépendant de l'administration de la colonie romaine, située sur la rive droite de, la Saône. Auguste n'ayant voulu accepter cet honneur qu'autant que son nom serait placé après celui de la déesse Rome, le nouvel autel fut dédié Romœ et Auguslo. Dans la même assemblée, il fut décidé que les frais nécessaires à l'entre- tien de ce culte seraient fournis par un impôt particulier prélevé dans les trois provinces des Gaules, la Lugdunaise, l'Aquitaine et la Belgique. Les soixante peuples gaulois formant ces trois provinces devaient avoir chacun un représentant à cet autel. Outre cette représentation permanente, les trois provinces envoyaient encore, chaque année , des députés qui se réunissaient à Lugdunum au mois d'août, pour traiter toutes les questions relatives à ce culte. Ces députés étaient probablement choisis parmi les prêtres augustaux des autres villes qui avaient suivi l'exemple de la métropole. La perception de l'impôt destiné à fournir la dépense nécessaire au ii