Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
154                  TRAVAUX DE L'ACADÉMIE.

   M. Sauzet déclare qu'en prenant pour la troisième fois
possession du fauteuil littéraire, il ne trouve pas d'expressions
pour rendre de dignes actions de grâces à ses confrères dont
les suffrages, tant de fois réitérés, excitent sa plus vive gra-
titude. Mais si l'inépuisable bienveillance de l'Académie a pu
épuiser ses remercîments, elle ne saurait jamais lasser sa
reconnaissance. Aussi s'empressera-t-il de payer l'honneur
d'une telle prérogative en s'acquittaat de ses devoirs.
   Le premier et le plus doux de ces devoirs c'est de remercier, au
nom de la Compagnie, son honorable prédécesseur qui vient de
lui céder le fauteuil. L'Académie ne peut oublier cette dignité
courtoise qui laisse à la prééminence le charme de l'égalité,
cette pénétration sereine qui prévient les nuages pour n'avoir
pas à les dissiper, surtout ce tact exquis et délicat, mélange
heureux de la nature et de l'art, que la Providence n'accorde
qu'à ses favoris. La Providence l'a, en effet, traité en favori :
la science le revendique, les lettres lui tendent la main , l'hu-
manité le bénit, la renommée couronne ses travaux, et les
suffrages de la Compagnie couronnent sa renommée. Un tel
honneur mérite de compter dans les plus nobles vies ; il mar-
quera certainement dans la sienne et l'attachera de plus en
plus à une cité qu'il a si dignement honorée et servie.
   L'honneur de la présidence grandit avec l'Académie et l'on
peut dire hautement que l'Académie grandit chaque jour. Elle
est Lyonnaise et l'Institut lui demande ses gloires. Elle est
indépendante et sait honorer les services rendus par le pou-
voir comme le pouvoir s'honore des distinctions qu'elle confère.
Elle est variée à l'infini par les mérites et les origines , et rien
n'égale l'harmonie de son inébranlable unité. Aussi sa renom-
mée s'étend bien au-delà des limites de la cité. Les distinctions
viennent de la France et même de l'étranger chercher ses mem-
bres , et tous ces honneurs paraissent si mérités qu'ils n'éton-
nent que ceux qui les reçoivent.
  Non seulement, continue M. Sauzet , Paris rayonne sur
vous, mais on a pu dire plus d'une fois qu'il rayonne par
vous. La même année a vu la plus haute magistrature de