Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                     TRAVAUX DE L* ACADÉMIE.                    tB5

  Paris, le principat électif de son Barreau et la présidence
  de l'Académie française déférés à des Lyonnais, pendant que
  le Palais des Arts partageait les palmes de la peinture d'his-
  toire et de genre entre deux enfants de Lyon, Fîandrin-et
  Meissonnier. On eût dit que la première Capitale de l'Empire
  avait pris à tâche de céder à la seconde la meilleure part et
 presque le monopole de ces trônes intellectuels que le pays
  élève dans son sein au génie national que ce mutuel échange
 épanouit de plus en plus. Nous avons des confrères qui par-
 tagent leur temps entre nous et l'Institut. Un de nos savants
 collègues a été appelé pour être rapporteur d'une Commission
 chargée d'approprier à notre droit criminel les institutions
 les plus importantes de la Grande Bretagne.
     Tout récemment encore , un de nos secrétaires, patricien à la
 fois de toutes les Facultés, tant de fois lauréat et presque martyr
 de la science, s'est vu, dans un âge si voisin encore du temps où
 l'on est enseigné , appelé à professer lui-même au Collège de
 France un enseignement qui est d'ordinaire le patrimoine et la
 récompense de la plus glorieuse maturité. Tant de tilres fixent sur
 lui et sur nous tous les regards, mais ils appellent aussi les nô-
 tres à mesurertoute la gravité de nos devoirs.La situation actuelle
 des lettres semble rendre ces devoirs plus impérieux encore.
    Ici M. le Président définit, en peu de mots, les deux courants
littéraires dont l'un matérialise et précipite la vie, tandis que
l'autre voudrait la féconder en l'élevant. Au premier de ces
courants qui entraîne tout vers la jouissance fragile du moment,
la Providence en oppose un autre qui entreprend de le con-
tenir par les hautes pensées et les fortes études. Il appartient
aux académies de seconder cette réaction salutaire. Ce n'est
pas en vain qu'une pensée sublime les a appelées tout en-
semble à patronner les lettres et à récompenser la vertu. Cette
tâche semble surtout plus facile aux académies de Province
placées loin de ce foyer bouillonnant dont les académies de la
capitale ne peuvent pas toujours éviter les perpétuelles et eni-
vrantes explosions. Eh bien ! chacun sait si l'Académie de Lyon
est restée au-dessous de sa mission.