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                        LYON AVANT 89.                      139

  que huit mille dont le roi se contenta. Avant la campagne de
  Pavie, François premier emprunta à la commune vingt-cinq
  mille livres qu'il ne put obtenir qu'en donnant les gabelles
  comme nantissement de la créance communale. Henri II, au
  début de son règne , assujélit les villes du royaume à une
  taxe , dile des gens de guerre , qui s'élevait, pour Lyon, à
 soixante-sept mille cinq cents livres. Le consulat qui, depuis
 moins de deux ans, avait donné deux cent vingt-deux mille
 livres comme don de joyeux avènement, confirmation de pri-
  vilèges et autres finances, refusa positivement la taxe ; les
 commissaires royaux, après avoir épuisé les menaces, recou-
 rurent à la violence, et emprisonnèrent les membres du con-
 sulat avec quelques notables. La ville alors céda ou plutôt
 parut céder, promit de faire tous ses efforts pour contenter le
 roi, donna trois cents écus d'or au gouverneur, M. de Saint-
 André , obtint ainsi la liberté de ses magistrats, et, en dé-
finitive , n'ofirit au roi que douze mille livres au lieu de
 soixante-sept mille. Henri II, fut obligé de venir lui-même
 à Lyon. La présence du royal solliciteur fit taire les opposi-
 tions et la taxe lui fut enfin accordée.
   Chaque guerre importante servait d'occasion à des demandes
de subsides ou d'emprunts plus ou moins considérables. La
Couronne montra souvent de l'exigence, ses officiers commi-
rent des abus; mais tout en reconnaissant et en exposant les
fautes royales, il faut, si l'on veut juger la question avec im-
partialité, ne pas oublier que les communes, à leur origine
avaient promis au roi, en échange de sa protection, aide et
secours de toute espèce et surtout par contribution pécuniaire.
L'affranchissement des communes fut moins une libération de
toute autorité supérieure qu'une substitution du pouvoir
royal à la suzeraineté féodale. Le roi, quand il demandait un
subside, usait d'un droit que les besoins de l'Etat, que l'en-
tretien des armées permanentes rendaient souvent indispensa-