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                        LYON AVANT 89.                      137

 comme un honneur d'y être appelés. Dans les temps reculés
 du moyen âge, l'administration de l'Hôtel-Dieu avait appar-
 tenu aux abbés et religieux du monastère de Haute-Combe
 en Savoie ; rendue en 1486 au consulat lyonnais, les èchevins
 l'avaient gérée eux-mêmes pendant un siècle; au bout de ce
 temps, il avait été reconnu que cette administration était trop
 considérable pour pouvoir marcher de front avec celle de la
 commune. A partir de l'année 1583, le consulat se réservant
 seulement la qualité de recteur primitif de l'établissement,
 avait délégué, pour le diriger à sa place, une Commission
 composée de citoyens nommés par lui et choisis parmi les
hommes les plus recommandables des différents ordres de la
 ville.
    De toutes les affaires communales, la plus grave en elle-
 même et la plus délicate par les complications qu'elle entraî-
 nait, était la question financière. Pour la comprendre, quel-
ques détails sont nécessaires.
    La commune n'avait primitivement pas d'autres revenus
que ceux de ses propriétés consistant en rentes nobles, terrains
et maisons à Lyon et. dans la banlieue. L'insuffisance de ses
ressources lui fit demander au roi l'autorisation d'établir un
droit d'entrée sur les objets de première nécessité, en particu-
lier sur le vin et sur les animaux de boucherie. La Couronne
y consentit, à la condition de prélever une part sur le produit
de ['octroi, condition qui se renouvela chaque fois que la
commune recourût a un impôt de môme nature. Plus tard,
le gouvernement, par une mesure que le besoin d'argent ex-
plique, sans la justifier, s'empara de tous les droits dédouane
et d'entrée, et les revendit ou les afferma aux communes ; celle
de Lyon payait pour la ferme des octrois une somme annuelle
qui s'élevait, en 1608, à sept cent mille livres, en 1655, à
sept cent cinquante-cinq mille, et qui alla toujours en aug-
mentant, avec le mouvement de la population et les nécessités