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et par l'établissement des grandes foires franches qui demeu-
rèrent jusqu'à la Révolution française un des principaux, pour
ne pas dire le principal privilège du commerce lyonnais. —
L'industrie nouvelle partagea le sort habituel des Å“uvres
humaines d'autant plus lentes à s'établir qu'elles doivent être
plus durables; pendant quelques années elle ne grandit pas
rapidement ; le roi Charles VIII confirma les concessions de
son père, et y ajouta la noblesse héréditaire pour les membres
du Consulat; les guerres d'Italie , en amenant souvent à
Lyon la Cour et l'armée , favorisèrent doublement son com-
merce par le débouché qu'elles lui donnaient , et par les
rapports constants qu'elles établissaient avec le pays le plu
artistique et le plus industrieux de l'Europe. Enfin le règne de
François Ier marqua l'essort définitif de la prospérité lyonnaise,
créée par la protection royale (1),par les efforts intelligents du
Consulatelpar l'action persévérante de quelqueshommes éner-
giques, au milieu desquels les génois Turqueti et Naris figurè-
rent au premier rang. Entraînéspar le progrès général, par le
désir de réussir et par l'espérance d'être utiles à leur patrie
adoplive, soutenus par les magistrats consulaires qui, plu-
sieurs fois, prévinrent leur ruine en leur donnant de l'argent,
ces deux négociants introduisirent de notables améliorations
dans l'art de la fabrication, réalisèrent à force d'intelligence
et de travail une fortune considérable et méritèrent de leurs
contemporains, comme de la postérité, le titre de fondateurs
de la grande fabrique lyonnaise. L'exemple de leur succès
attira une foule de leurs anciens compatriotes, les uns chassés
de leurs pays par des causes politiques, les autres n'ayant
d'autre but que celui de faire ou d'augmenter leur fortune.


  (1) Le 30 août 1535, ordonnance de François I e r , accordant aux ou-
vriers en velours, qui viendront s'établir à Lyon, mêmes privilèges qu'aux
bourgeois.