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10                  ASSOCIATIONS OUVRIÈRES.

 digne de son nom. L'auteur a vu de près nos associations
 de secours mutuel; il en connaît a fond les règlements et
le mécanisme, il a suivi leurs vicissitudes, il a jugé leurs
écueils ; il a déterminé les raisons de leurs succès. Succès
 réels , plus rapides même qu'on n'aurait pu le penser, en
face des problèmes difficiles et souvent délicats que sou-
levait leur organisation. L'Académie , reconnaissant que
cette partie du sujet était la plus importante, félicite l'auteur
de la manière heureuse dont il l'a traitée, et lui décerne
le prix.
   Nous avons regretté, il est vrai, et ce sera notre critique
principale, que la partie spécialement consacrée a l'histoire
fût trop réduite aux proportions d'une simple introduction.
L'auteur a passé rapidement sur certaines époques et moins
recouru aux sources originales qu'emprunté a des ouvrages
déjà connus, ouvrages qu'il eût été souvent nécessaire de
contrôler et surtout de compléter pour ce qui touche Lyon.
Nous eussions désiré qu'une étude nouvelle dissipâtquelques-
unes des obscurités de la période ancienne, antérieure à
l'époque où les corporations ouvrières ont commencé à avoir
des statuts écrits. Il reste pour cette période plus d'un
problème à résoudre ; l'histoire de Lyon, capitale sous les
Romains et les Bourguignons, était une de celles qui pouvaient
le mieux fournir les données nécessaires pour les solutions
désirées. Nous avions pensé aussi que même pour la période
moderne, plus connue cependant, les statuts des métiers
lyonnais révéleraient des faits curieux dignes d'être mis
en lumière; plusieurs des anciennes corporations lyonnaises
ont eu des caractères à part et ont traversé des révolutions
dont le tableau eût eu un côté instructif. Nous aurions voulu
connaître assez a fond les lois, les règlements, l'histoire des
corporations composées d'ouvriers en soie ; car, indépen-
damment des conditions de temps qui ont changé, il y a dans