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484                      ÉLOGE HISTORIQUE

ouvrage, dont il acceptait plus tard la dédicace pour une
seconde édition , en engageant l'auteur a pousser plus loin
ses travaux sur la poésie orientale. C'était prêcher, un
converti : nous avions déjà reçu les prémices du Génie
•poétique de l'Orient, qui devait compléter cet aperçu gran-
diose sur la littérature d'un autre monde. Notre président
esquissait ainsi les dimensions de ce monument dans une
épître au même prince, après son abdication, intitulée Le
Trône el les Lettres :

        Animé par ta voix, je poursuis l'entreprise
        D'amener parmi nous des Muses d'Orient
        La troupe à l'œil de flamme, au visage riant.
        Le lecteur, sur mes pas, visitera ie Finde
        Des Chinois, des Persans, des habitants de l'Inde ;
        Il entendra l'Arabe, en ses transports brûlants,
        Célébrer la vengeance el les combats sanglants.
  •     Il connaîtra les chants des Mongols, des ïartares,
        D'autres peuples encor, plus rudes, plus barbares ;
        Et peut-être ces fruits de l'Orient vermeil
        Lui plairont plus que ceux nés sous notre soleil. — P. 19.


   Celte épître, où se retrouvent toutes les qualités du style
que nous avons tant de fois appréciées chez notre savant
poëte, devait être pour lui comme le chant du cygne et
comme le dernier son de cette lyre, qui avait retenti, qua-
rante années durant, pour les bonnes lettres et les bonnes
doctrines en toutes choses. La présidence, que nous avions
été heureux de déférer a M. Servan de Sugny, tant a cause
de ses travaux remarquables qu'à cause de son caractère
bienveillant et cordial, d'autant plus sympathique aux succès
des autres qu'ils lui portaient moins ombrage, la présidence
ne fut jamais exercée par lui, malgré le désir qu'il me
témoignait de venir s'asseoir au milieu de nous : les étreintes
d'une maladie désorganisatrice des principales fonctions