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ÉTUDES SUR HIPPOCRATE. 465 à e'tendre un onguent). Hippocrate, §xi, de arliculis, recom- mande « de cautériser avec des fers rougis à blanc et d'ap- puyer avec la main. » Ce sont là des préceptes de détail fondés sur une grande expérience du fer rouge et dont l'identité accuse une seule et même origine. Je puis alléguer un autre passage plus démonstratif en- core ; on lit dans notre auteur, § 5 : « S'il ne s'écoule pas de sang, quand vous avez extirpé le tubercule liémorrhoïdaire dans son insertion [comme qui dirait dans son articulation avec le rectum], ne vous en étonnez pas; car lorsque vous sectionnez les bras ou les jambes dans les articulations, il ne s'en écoule pas non plus. » Cette théorie, que M. Littré (t. vi, p. 441 ) taxe avec raison de singulière opinion, a été jusqu'ici comme une énigme inexplicable pour tous les - commentateurs ; or j'ai découvert qu'elle se rattache à une remarque qui est présentée à deux reprises différentes, à l'état de doctrine chirurgicale, dans deux des livres les plus authentiques de la collection hippocratique, je veux parler des articulations et du mochlique. Nous lisons, § 68 de articulis: « les sections complètes des os au niveau des articulations soit au pied, soit au bras, soit a la jambe,... sont chez la plupart des blessés sans danger ( a moins de lipothymie ou de fièvre). » La même remarque se retrouve en abrégé dans le mochlique, § 34. —Or, on le voit, il n'est nullement question d'hémorrhagie (Hippocrate doit faire allusion aux arrachements des membres). Ce rapprochement, qui jusqu'ici semble avoir échappé à tous les éditeurs, me paraît de la dernière importance pour achever la démons- tration de la thèse qui nous occupe ; la question d'origine ne saurait plus être douteuse ; ces analogies si originales et si tranchées ne peuvent guère appartenir a deux individua- lités différentes. L'écrivain, en nous initiant à ses idées intimes, quand il compare l'extirpation des hémorrhoïdes a 30