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         Vivait jadis un solitaire,
   Aglaûs , étranger au reste de la terre,
         Qui, sans rêver des épis d'or
   Autres que ceux mûris dans son humble domaine,
         Avait vieilli, l'àme sereine,
         Quatre fois autant que Nestor.

          Quand du mont Cyllène l'orage
   Arrivait jusqu'à lui, son tranquille courage
          En restait aisément vainqueur
   Autour de ses enfants, car les lourdes années
          Sur son front s'étaient promenées
         Sans jamais effleurer son cœur.

           Alors, envoyés pour connaître
   S'il était un mortel plus heureux que leur maître,
           Les ambassadeurs de Crésus,
   Après avoir couru longtemps de ville en ville,
           Interrogèrent la sibylle
           Qui répondit : « C'est Aglaûs (1) ! »

         Or, ce vrai sage dont la vie
  Au bonheur sans égal, surexcitait l'envie
         Du prince ayant le plus de biens,
  N'était, dans son enclos, qu'un chêne magnifique,
         Et le mythe philosophique
         De la sagesse aux temps anciens.
                                            Sylvain BLOT.

communications officieuses de la pari de sa famille. Malgré l'immense pro-
grès imprime à la science archéologique et à la recherche des origines de-
puis vingt-cinq ans , l'hcllénislc Viclly restera toujours un homme excep-
tionnel par la diversité et la profondeur de ses connaissances philologiques,
et le département du Rhône , où il est né, devra s'intéresser, en particulier,
aux derniers vestiges d'une imagination consumée, avant l'âge, au foyer
brûlant qu'elle portait en elle.
   (I) Homère, Pline, Pausania?, et après eux Barthélémy dans le Voyage
d'Anacliarsis, ont rapporté le fait de la sibylle qui signale Aglaiis dcPsophis
aux envoyés de Crésus comme étant l'être le pins heureux de la terre, mais
sans soulever le voile de celte ingénieuse allégorie.