page suivante »
434 A^AÙS. Vivait jadis un solitaire, Aglaûs , étranger au reste de la terre, Qui, sans rêver des épis d'or Autres que ceux mûris dans son humble domaine, Avait vieilli, l'à me sereine, Quatre fois autant que Nestor. Quand du mont Cyllène l'orage Arrivait jusqu'à lui, son tranquille courage En restait aisément vainqueur Autour de ses enfants, car les lourdes années Sur son front s'étaient promenées Sans jamais effleurer son cœur. Alors, envoyés pour connaître S'il était un mortel plus heureux que leur maître, Les ambassadeurs de Crésus, Après avoir couru longtemps de ville en ville, Interrogèrent la sibylle Qui répondit : « C'est Aglaûs (1) ! » Or, ce vrai sage dont la vie Au bonheur sans égal, surexcitait l'envie Du prince ayant le plus de biens, N'était, dans son enclos, qu'un chêne magnifique, Et le mythe philosophique De la sagesse aux temps anciens. Sylvain BLOT. communications officieuses de la pari de sa famille. Malgré l'immense pro- grès imprime à la science archéologique et à la recherche des origines de- puis vingt-cinq ans , l'hcllénislc Viclly restera toujours un homme excep- tionnel par la diversité et la profondeur de ses connaissances philologiques, et le département du Rhône , où il est né, devra s'intéresser, en particulier, aux derniers vestiges d'une imagination consumée, avant l'âge, au foyer brûlant qu'elle portait en elle. (I) Homère, Pline, Pausania?, et après eux Barthélémy dans le Voyage d'Anacliarsis, ont rapporté le fait de la sibylle qui signale Aglaiis dcPsophis aux envoyés de Crésus comme étant l'être le pins heureux de la terre, mais sans soulever le voile de celte ingénieuse allégorie.