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41C LE PÈRE DUCHESNE. Bourg', Le Père Duchesne cadet, Le Cousin du Père Duchesne, ce qui indiquait peut-être que Lyon s'était bien vite lassé de cette littérature ordurière et terrible. Puis le dégoût et la réaction morale aidant, on avait détruit avec soin une feuille qu'on eût rougi de •retrouver dans les plus secrets réduits de la bibliothèque ; on ne connaissait plus cette publication que par les historiens; tout en avait été anéanti, et on ne savait même pas combien de livraisons avaient paru. Plus heureux que M. Coste, M. Jacquet vient, en une seule fois, de découvrir dix livraisons, ce sont les numéros 2, 3, 7, 8, 9, 10, 18, 29, 31 et 32; le n° 2 est du 4 frimaire, an II, le 32 est du 2 germinal de la même année; la plupart sont signés Damame et sont imprimés chez P. Bernard, aux Halles de laGrenette. Le format est un petit in-8, plutôt même un in-12, chaque livraison a huit pages; l'impression est négligée, le papier est des plus communs ; en tête de chaque numéro, une vignette gravée sur bois représente un prêtre, tète nue et à genoux, im- plorant la pitié d'un grand et gros personnage qui, la pipe à la bouche, les pistolets à la ceinture, lève une hache d'un air plutôt dédaigneux que féroce. Un fusil de garde national est appuyé contre un gros poêle en faïence qui supporte une bou- teille et un verre, le cornet perce le plafond ; une fenêtre donne du jour dans un coin. Sous le prêtre se.lisent ces deux mots : Mémento mori. L'exécution rappelle le faire des artistes d'Epinal. Sous la vignette, se lit comme un titre -. LÀ GRANDE COLÈRE ou la GRANDE JOIE DU PÈRE DUCHESNE, puis vient un sommaire en italique. Ne pouvant donner le texte entier des dix numéros que nous avons sous les yeux, nous allons transcrire les sommaires qui étaient sans doute criés dans les rues précédés de l'inévitable: VOUS Y VERREZ ! Ils donneront un aperçu, mais décoloré de la cynique publication. —N°2,4 frimaire, l'an II. LE VÉRITABLE PERE DUCHESNE. « La grande colère du père Duchesne en voyant toutes les bou- « gresses de muscadines de Lyon dans les bureaux des Auto- « rites, demander grâce pour leurs guerluchons d'amants et « leurs foutus gueux de maris. Son grand mécontentement sur « les patriotes qui se laissent entourer à la Société populaire