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 402              INSTAURATIONS MONUMENTALES

  empressé de composer un costume de fantaisie qui fait illusion,
  mais que réprouve le bon sens et que rien ne justifie.
     On a montré dans cette circonstance une impardonnable fai-
  blesse d'esprit en sacrifiant la physionomie historique d'un de
  nos plus intéressants édifices lyonnais, à ce que nous pourrions
  appeler le respect humain dans les arts.
     Mais ce qui nous a semblé surtout le complément de celte
 grande erreur architecturale, c'est l'adjonction à cette façade
 d'un pignon surélevé.
    Lorsqu'on étudie attentivement la structure de nos vieilles
 églises de Lyon, on ne peut s'empêcher de reconnaître qu'elles
 n'ont jamais été destinées à porter un faîtage aigu, mais sim-
 plement une toiture à faible pente, calculée d'après celle de
 leurs nefj latérales. C'est là un des caractères saillants des-
 édifices du Lyonnais qui touchent de si près à ceux des pro-
 vinces méridionales, où les combles élancés sont complètement
  inconnus.
    L'antique basilique de Saint-Maurice, à Vienne, où l'on re-
 trouve, dans une foule de détails, une si grande analogie avec
 notre église métropolitaine, nous montre également une toiture
 peu pentive, qui ne paraît pas avoir été jamais modifiée depuis
 l'origine du monument.
    A Saint-Jean, le grand pignon central de la façade, élevé
 par le XVe siècle, est le résultat d'une erreur regrettable, car
 tout indique, en dehors de ce fait, l'intention par le maître de
l'œuvre primitive,d'adopter un toit peu relevé et dans la valeur
de celui qui existe actuellement ; rien d'ailleurs dans la struc-
ture et dans l'ordonnance de l'édifice ne semble admettre un
faîtage aigu : tout semble le repousser, au contraire. En effet,
si l'on veut l'inscrire régulièrement dans les rampants du pignon
central, il dépassera la hauteur des tours des transepts qui ont
reçu tout l'exhaussement qu'elles doivent comporter, et où l'on
ne retrouve aucun indice de naissances de flèches. De plus, la
disposition de l'abside primitivement terminée en terrasse,
donne assez à comprendre que le système de toiture qui devait
prévaloir n'était pas celui des édifices du nord.