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MATTHIEU BONAFOUS. 397 ment fut une aspiration généreuse. — Homme sage qui tra- vailla pour connaître, qui connut pour bien faire, qui vécut pour aimer et qui aima pour vivre. — Être privilégié plus noble encore par ses vertus que par ses ancêtres, dont l'Académie de Lyon, jalouse avec raison de la gloire de ses enfants, conservera pieusement le souvenir en ajoutant son nom a celui des savants humanitaires : Alhumbert, Àdamoli, Rozier, Martin, Benjamin Delessert, Jacquard , Ampère, Ballanche, Jansoul, Bonnet et tant d'autres Ames grandes , âmes saintes, dont la Providence permet la rare apparition sur la terre, pour consoler de l'égoïsme qui refroidit et de l'ingratitude qui décourage, pour nous exhor- ter à la patience, et nous prouver par l'exemple, qu'il ne faut jamais, quel que soit le mal qui nous environne, désespérer du bien ni de l'avenir, dont le maître absolu de toutes cho- ses connaît seul la science et le moment. En terminant cet éloge historique, nous ne pouvons nous défendre de formuler un vœu qui, nous l'espérons, sera par- tagé non seulement par le monde savant, mais encore par les autorités lyonnaises, et par le gouvernement lui-même. De toutes parts, on voit de grandes cités consacrer un souvenir pieux, aux hommes qui ont laissé sur la terre des traces profondes de leurs vertus ou de leurs talents. Les noms de Labruyère, de La Rochefoucault, de Molière, de Jean-Jacques Rousseau, décorent différents quartiers de Paris. Ces marques de reconnaissance publique sont un des côtés honorables de notre époque, — nous sommes heureux de le reconnaître. Si les individus sont égoïstes, l'espèce humaine a du cœur. Pourquoi dans ces temps de régénérescence lyonnaise, quand la plupart denos anciennes voies sont transformées, ne