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                 ÉLOGE HISTORIQUE


     DE MATTHIEU BONAFOUS
                              FIN.




   Nous arrivons enfin a la dernière partie de notre tâche, à
la plus agréable et la plus facile.
   Après avoir analysé la polyergie de Matthieu Bonafous
comme savant, comme littérateur et comme poëte, il nous
reste a l'examiner comme homme.
   Ici l'horizon s'agrandit, les exemples se multiplient, le
cœur se dilate ; on voit le dévouement succéder au savoir;
on s'abstient de l'admirer pour l'aimer, ou plutôt on fait l'un
et l'autre à la fois.
  Pénétrons dans le sanctuaire de cette vie privée.

                               I.

   Au moral — affable, doux, enjoué, spirituel, humanitaire,
bienveillant, distingué, doué d'une modestie rare et d'une
simplicité charmante, l'esprit gagnait à son contact autant
que le cœur.
   Il était vraiment sur la terre l'homme bonœ volontatis dont
parle l'Ecriture : il ne vivait que par le bien et pour le bien —
que dire de plus ?
   Au physique — sa stature était au dessus de la moyenne,
son abord gracieusement réservé,—sa vue fatiguée l'obligeait
à se servir presque constamment de lunettes — ses cheveux